Invité à l’émission «La Tunisie choisit son président – 15-09» de la radio IFM, aujourd’hui, mercredi 4 septembre 2019, le candidat à l’élection présidentielle anticipée, Safi Saïd, ne s’est finalement pas présenté au rendez-vous.
Par Cherif Ben Younès
Comme plusieurs autres médias, IFM a mis en place, durant la période de la campagne électorale, allant du 2 au 13 septembre, une émission quotidienne consacrée aux différents candidats, afin de leur permettre de présenter leurs programmes électoraux et de débattre avec la présentatrice et la chroniqueuse de l’émission, respectivement Khouloud Mabrouk et Maya Ksouri.
«Personne d’autre que moi ne peut savoir où je me trouve»
A cet effet, Safi Saïd était appelé à être présent aujourd’hui, à 12:00. Mais ce n’est qu’à 12:30 qu’il a annoncé aux responsables de la radio qu’il n’allait pas venir, et qu’il «prenait la direction de Sidi Bouzid», selon la présentatrice de l’émission.
Khouloud Mabrouk a affirmé que jusqu’à cette heure-là, et même après le début de la diffusion de l’émission, les responsables de la campagne électorale de M. Saïd assuraient continuellement à la personne en charge de la communication de la radio que leur candidat était en route et sur le point d’arriver aux locaux de la radio. Le concerné était, en revanche, injoingnable.
30 minutes après l’heure du rendez-vous, raconte la présentatrice, M. Saïd a enfin décroché pour dire qu’il ne sera pas là et qu’il pourrait venir un autre jour, justifiant, sur un ton hautain, les fausses-informations véhiculées par l’équipe de sa campagne auprès de la radio par le fait que «personne d’autre que lui ne peut savoir où il peut se trouver». En effet, il fallait être stupide pour ne pas y penser. Et les journalistes, on le sait, sont stupides, et M. Saïd, lui-même journaliste, est bien placé pour le savoir.
Désenchantée, Maya Ksouri n’y est pas allée par 4 chemins lorsqu’elle a commenté ce manque à l’appel, accusant M. Saïd de fuir l’affrontement, ajoutant, ironiquement, qu’il est étonnant pour une personne prétendant pouvoir défier des nations entières d’en arriver à craindre l’affrontement de deux journalistes.
Une récidive au mauvais timing
À noter que l’écrivain n’en est pas à son premier dérapage de ce genre : en 2014, lors de la campagne électorale de l’époque, alors qu’il était également candidat à la présidentielle, il a déjà manqué son rendez-vous à une émission consacrée aux débats entre les différents prétendants, sur la chaîne de télévision El-Hiwar Ettounsi. Et il ne s’en était pas, non plus, excusé au préalable, si on en croit la version de l’animateur de ladite émission, Samir El Wafi.
Quelques jours plus tard, M. Said avait déclaré à la radio Saraha FM que la raison de son absence était le manque de professionnalisme de l’animateur, qui avait changé le programme de son émission (plus précisément le nom des autres candidats qui devaient être présents avec lui), à double-reprises.
Dans le contexte électoral actuel, ce genre d’incidents pourrait être perçu, par l’opinion publique, comme un test de la ponctualité du candidat et du respect de ses engagements. Des critères d’ordre éthique, voire professionnel, qui pourraient impacter le choix des électeurs. Surtout que M. Saïd a déjà été protagoniste de sorties médiatiques controversées, du fait, notamment, de son manque de délicatesse dans ses rapports avec autrui
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