Le président du Club sportif Sfaxien (CSS) croyait avoir trouvé «une sortie» en limogeant dimanche dernier, 16 septembre 2019, l’entraîneur monténégrin Nebosja Jovovic, mais la contestation demeure virulente. La direction du club a décide alors de suspendre toutes les activités sportives jusqu’à nouvel ordre.
Par Hassen Mzoughi
Dans un communiqué publié hier, vendredi 20 septembre, en fin de soirée, et signé le secrétaire général, Sami Bousarsar, il est indiqué que le comité directeur a décidé de suspendre toutes les activités sportives du club, suite aux incidents causés par plusieurs supporteurs «irresponsables» devant et à l’intérieur du complexe du club, ayant perturbé l’entraînement des équipes d’élite et juniors.
Un président sur un toit brûlant
Les mêmes scènes de contestation ont eu lieu également à Tunis, hier, au Parc Mounir Kebaili du Club africain (CA), et entraîné l’interruption des entraînements des jeunes.
Le mouvement des fans du CSS s’est déroulé en signe de protestation contre la «dégradation» des performances de l’équipe, notamment sa récente défaite en Algérie contre Paradou (3-1), en match-aller du premier tour de la Coupe de la Confédération. Les supporteurs demandent encore une fois le départ du président du club Moncef Khemakhem et le reste du comité dirigeant.
Ce dernier croyait avoir trouvé «une sortie» en limogeant, dimanche dernier, Nebosja Jovovic, moins de deux mois seulement après l’arrivée de ce technicien monténégrin sur le banc du club. Mais sans désigner son successeur. D’ailleurs, Moncef Khemakhem n’a pas réussi à convaincre Nabil Kouki pour prendre en main l’équipe A, qui demeure donc dirigée par un intérimaire. Une situation anachronique pour une équipe qui «prépare» la 3e journée de la Ligue 1 face à la Jeunesse sportive kairouanaise (JSK) ce mardi 24 septembre et surtout un match retour décisif, le 29 septembre, en Coupe de la CAF avec les Algériens de Paradou, vainqueurs 3-1 en match-aller.
Dix entraîneurs en moins de 4 ans
Ce genre de laxisme qui accompagne la gestion du comité en place irrite davantage les fans. Sans oublier la «légèreté» avec laquelle les dirigeants encadrent l’équipe fanion, avec ce nombre ahurissant d’entraîneurs ayant défilé depuis l’arrivée en 2016 de Khemakhem et son équipe : 10, dont pas moins de 3 depuis juin dernier (Ruud Krol, Fethi Jebel et Nebosja Jovovic), chose qui a retardé la préparation de la nouvelle saison et explique en bonne partie le démarrage problématique de l’équipe.
La contestation dure depuis la fin de la saison dernière, malgré la Coupe de Tunisie remportée face à l’Etoile sportive du Sahel (ESS) et que beaucoup de supporteurs tiennent pour un trophée de seconde catégorie.
Le président du CSS avait annoncé début juillet dernier sa démission de son poste. Sans suite. Il est resté mais la situation n’a jamais changé pour Khemakhem, qui n’a pas été lâché par ses nombreux détracteurs.
Aujourd’hui, il est face à une contestation de plus en plus virulente. Combien de temps tiendra-t-il, au risque d’ailleurs de durcir la «confrontation» avec la base et de glisser davantage sur la pente ?
D’autant que la grande frustration des supporteurs s’explique : lors des 15 dernières années, le CSS n’a remporté que deux titres de champion de Tunisie.
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