Le conseil de l’Ordre national des avocats a annoncé qu’une journée de colère sera observée, vendredi 27 septembre 2019. Les avocats boycotteront également le procureur de la république auprès du tribunal de 1ère instance de Tunis.
Le conseil, qui s’est réuni en urgence aujourd’hui, mercredi 25 septembre 2019, a précisé, dans un communiqué, que les avocats observeront des sit-ins devant le palais de la Justice à Tunis et devant tous les tribunaux du pays, sous le slogan «Non à l’agression des avocats, le droit de défense est une garantie de l’indépendance de la justice».
Dans le même communiqué, le conseil de l’Ordre des avocats a précisé que des plaintes seront déposées contre le procureur de la république à qui il fait porter la responsabilité de la dégradation des relations entre avocats et magistrats et qu’il informera les organisations internationales et le rapporteur spécial des Nations Unies des agressions dont ont été victimes plusieurs avocats, le 19 septembre 2019, au tribunal de 1ère instance de Tunis.
Pour le conseil, les avocats du comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi ne se présenteront pas devant le juge d’instruction, en vertu du principe de leur immunité dans l’exercice de leurs fonctions.
Rappelons que l’Association des magistrats tunisiens (AMT) a entamé, depuis le 20 septembre courant, une grève d’une semaine. Les juges accusent les avocats du comité de défense de Belaïd-Brahmi, d’avoir pris d’assaut le bureau du procureur de la république et d’avoir manqué de respect à ce dernier.
Le procureur a ordonné, hier, l’ouverture d’une instruction contre ces avocats, qui de leur côté déplorent que la justice n’ait toujours pas ouvert une enquête sérieuse sur l’affaire de l’organisation secrète d’Ennahdha, qu’ils accusent d’être derrière les assassinats de Chokri Belaïd (6 février 2013) et Mohamed Brahmi (25 juillet 2013).
Le comité de défense déplore également que la justice n’ait pas convoqué, dans cette affaire, des dirigeants d’Enanhdha cités dans l’instruction, à l’instar du chef du parti islamiste Rached Ghannouchi, d’autant que ce dernier est candidat aux législatives et, s’il est élu à l’Assemblée, il bénéficiera de l’immunité parlementaire.
Rappelons qu’en juillet 2016, le même collectif avait déposé une plainte contre le juge d’instruction du bureau 13, Béchir Akremi, alors en charge de l’affaire des assassinats, en l’accusant d’avoir commis des abus dans le traitement de ce dossier, aussi bien sur la forme que sur le fond. Peu de temps après, Béchir Akremi a été promu au poste de procureur de la république…
Y. N.
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