Invité à l’émission Ness Nessma, sur Nessma TV, le journaliste et écrivain Taoufik Ben Brik, a longuement pris la défense du patron de la chaîne, Nabil Karoui, candidat au second tour de la présidentielle, appelant à ce que son employeur quitte immédiatement la prison. Une prise de défense qui a presque viré à l’idolâtrie, et qui a même engendré une dangereuse incitation à la violence…
En effet, cette apparition fut probablement le plus grand dérapage médiatique de cette période électorale, puisque M. Ben Brik a, ni plus ni moins, affirmé que «dans d’autres pays, des armes se seraient levées pour libérer Nabil Karoui».
C’est ainsi qu’il a choisi de conclure un discours, pour le moins, propagandiste, au cours duquel, il a notamment comparé le candidat de Qalb Tounes à Frank Denalo Roosevelt (excusez du peu!) lorsqu’il a battu Adolf Hitler !
Taoufik Ben Brik a également critiqué l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), et son secrétaire général, Noureddine Taboubi, qui n’a, selon lui, pas joué son rôle, en restant à l’écart de cette affaire. Avant de reprocher à l’autre candidat du deuxième tour de la présidentielle, Kaïs Saïed, le fait qu’il ait accepté de jouer à ce jeu électoral alors que son concurrent est en prison.
«L’incarcération de Nabil Karoui est une farce, une énorme injustice et une humiliation, non seulement pour lui, mais aussi pour tous ses électeurs, qu’on a déjà cherché, par tous les moyens, à exclure de ces élections», a-t-il poursuivi, faisant allusion à l’amendement du Code électoral, adopté par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et qui aurait éliminé son protégé de la course à la présidence si le président défunt, Béji Caïd Essebsi, l’avait signé.
«Qu’on le veuille ou pas, le président légitime pour le pays est Nabil Karoui et son parti gagnera aux législatives», a-t-il également déclaré, assurant que celui-ci a déjà gagné d’autres batailles «sanglantes» (sic!), contre la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), le parlement, et le parti Ennahdha, dont le président, Rached Ghannouchi, craint, selon lui, particulièrement le candidat de Qalb Tounes, par ailleurs son copain depuis 2011, mais cela Ben Brik feint de l’ignorer.
Rappelons que, contrairement à ce que peuvent sous-entendre les propos de Ben Brik, Nabil Karoui n’est pas un prisonnier politique. Il est, en effet, en détention préventive pour des affaires de corruption financière, d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent. Des vétilles en somme…
Cherif Ben Younès
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