Mourad Zeghidi et Victoria Abril.
Tapis rouge, musique, lumière, strass et paillettes, et stars souriantes et drôles: l’ouverture des JCC 2015 donne un avant-goût d’une fête annoncée.
Par Fawz Ben Ali
Toute l’avenue Habib Bourguiba, au centre-ville de Tunis, s’est transformée en lieu de fête dans la soirée du samedi 21 novembre 2015 à l’occasion de l’ouverture des 26e Journées cinématographiques de Carthage : tapis rouge, musique, lumière scintillante, strass et paillettes, et stars de cinéma, nationales et internationales, venues célébrer le 7e art, défiant la peur en ces temps chargés de menace terroriste.
L’Orchestre symphonique tunisien interprète des musiques de films célèbres.
Le cinéma contre l’obscurantisme
La fête s’est poursuivie au Théâtre municipal de la capitale où la cérémonie d’ouverture a été animée par notre confrère Mourad Zeghidi, en maître de cérémonie.
La soirée a commencé en musique avec l’Orchestre symphonique tunisien, qui a joué des musiques de films: ‘‘Lawrence d’Arabie’’, ‘‘Zorba le grec’’, ‘‘Asfour Stah’’...
Ibrahim Letaief présente la 26e session.
Le cinéaste Ibrahim Letaief, directeur des JCC 2015, a exprimé sa joie et sa fierté de présider un aussi grand festival, tout en remerciant toute l’équipe qui a travaillé et travaille encore d’arrache-pied pour que cette édition soit réussie. Il a ensuite invité Latifa Lakhdher, ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine à monter sur scène pour déclarer l’ouverture officielle de la session. Cette dernière a rappelé le rôle que jouent le cinéma et la culture en général dans la lutte contre l’obscurantisme et souligné la nécessité de continuer à créer des oeuvres artistiques, meilleure forme de résistance.
La surprise de la soirée fut l’arrivée de la grande actrice espagnole Victoria Abril, connue notamment pour ses rôles dans les films de Pedro Almodovar. L’invitée d’honneur a été élue marraine des JCC 2015, un honneur qui l’a touchée et enchantée au plus haut point. Elle a cependant déploré l’absence de films espagnols dans la programmation de cette année.
Latifa Lakhdher annonce la session ouverte.
On a ensuite présenté les présidents et membres de jury des différentes compétitions officielles, qui auront, notamment, à décerner le Tanit d’or de cette année, la récompense convoitée par tout cinéaste africain et/ou arabe. Il s’agit de Nejib Belkadhi, Noureddine Sail, Elyes Salem, Daniele Incalcaterra, Leïla Chahid, Marcella Said, Abel Jafri et Newton Adwaka. Ces cinéastes jurés devront faire des choix cruciaux face à une panoplie de films de haute qualité, dont certains seront projetés en premières arabes, africaines et mondiales.
Amine Bouhafa, Sofiane El Fani et Nadia Ben Rachid.
Hommages aux figures du cinéma
La soirée a surtout été l’occasion de rendre hommage aux grandes figures du cinéma, notamment celles disparues cette année, à l’instar d’Ahmed Senoussi, grand acteur de théâtre, de cinéma et de télévision décédé le 19 novembre, à quelques jours des JCC.
Dorra Bouchoucha, productrice de cinéma et directrice des JCC de 2008 à 2014, a eu droit, elle aussi, à un hommage spécial et des remerciements appuyés. Il faut dire que l’actuel directeur de la manifestation, Brahim Letaief, avait longtemps fait tandem avec sa prédécessrice.
Le jury de la compétition officielle.
Un hommage a également été rendu au trio tunisien ayant travaillé sur le film franco-mauritanien ‘‘Timbuktu’’ du Mauritanien Abderrahmane Sissako (César du meilleur film en 2015) et contribué à son succès. Il s’agit de : Amine Bouhafa (auteur de la musique originale du film), Nadia Ben Rachid (monteuse) et Sofiane El Fani (directeur de la photo).
Equipe du film « Lamb » d’Ethiopie, qui ouvre la session.
La soirée a été couronnée par la projection du film éthiopien ‘‘Lamb’’, sorti en septembre 2015, et ce en présence du réalisateur Yared Zelek et de l’équipe du film. L’histoire se déroule sur les terres volcaniques d’Ethiopie où Ephraïm, un garçon de neuf ans, vit avec sa brebis Chuni. Après la mort de sa mère, l’enfant se trouve dans l’obligation de quitter sa terre natale pour vivre chez des proches. Cette nouvelle vie déplait à Ephraïm, qui a le mal du pays, surtout que son oncle le menace d’abattre sa brebis. Il élabore alors tout un stratagème pour sauver Chuni et retourner chez lui.
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