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Inlucc : Chawki Tabib satisfait de la loi sur la déclaration du patrimoine

Interpellé par les médias sur les premiers résultats de l’application de la loi sur la déclaration du patrimoine, Chawki Tabib, président de l’Instance de lutte contre la corruption (Inlucc) s’est déclaré très satisfait. «Franchement, nous estimons que ce nouveau texte de loi a été une agréable surprise. On ne s’attendait pas à voir la moitié de la population concernée faire sa déclaration de patrimoine. C’est tout simplement énorme».

Et pour fouetter l’ego des Tunisiens, il a ajouté qu’«à titre de comparaison, nous sommes le seul pays où 3 à 4% de sa population sont tenus de faire cette déclaration. Nous avons enregistré déjà 140.000 déclarations portant sur 37 catégories sociales et professionnelles ciblées».

Il faut savoir, a-t-il-dit, que dans un pays comme la France, la population concernée par cette déclaration est estimée à 15.000 sur une population totale de 68 millions d’habitants alors qu’en Tunisie il y a 300.000 personnes qui sont tenues de la faire sur un total de population de 11,5 millions d’habitants.

Mieux, cette liste des 300.000 personnes concernées est extensible dans la mesure où toute personne qui se fait désigner dans une commission d’achat ou de recrutement devient automatiquement concernée et est tenue de faire cette déclaration.

«Nous sommes particulièrement satisfaits dans la mesure où les populations que nous considérons prioritaires, particulièrement, les grands commis de l’Etat, ont déclaré presque à 100% leur patrimoine. Ces grands commis de l’Etat étant entre autres le président de la république et ses conseillers, le chef du gouvernement et ses ministres, les ministres et leurs conseillers, les secrétaires d’Etat, les magistrats, les parlementaires…», a précisé Me Tabib, en faisant une mention spéciale pour les magistrats, puisque 89 % d’entre eux ont fait leur déclaration. Avec les présidents des conseils municipaux, on a frôlé presque les (90%).

Concernant les récalcitrants, ce sont pour la plupart, des présidents d’associations et des dirigeants de partis politiques. Ainsi, sur les 300.000 ciblés, 200.000 sont des dirigeants d’associations, dont le nombre s’élève à 18.000, et ce, selon la base de données du gouvernement, a encore précisé M. Tabib.

Au rayon des sanctions, le président de l’Inluc a indiqué que son Instance a commencé par les fonctionnaires et va poursuivre avec les dirigeants politiques, sachant que beaucoup de récalcitrants ont déjà été sanctionnés.
Reste que le plus important n’est pas d’établir d’interminables listes de déclarants mais le contrôle a posteriori de l’évolution de leur patrimoine en vue de débusquer des cas d’enrichissement illicite. Et là, c’est une autre paire de manche, car les moyens de contrôle sont faibles, ce qui explique que, malgré le travail important mené par l’Inlucc, le phénomène de la corruption ne baisse pas en Tunisie, mais augmente. Et le paradoxe n’est qu’apparent : l’Inlucc coûte cher au contribuable, mais «rapporte» peu en termes d’efficacité et d’utilité. Pour preuve : la Tunisie est encore très mal classée dans l’index de perception de corruption de Transparency International.

Khémaies Krimi

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