Habib Jemli, chef de gouvernement désigné par le parti Ennahdha, a, selon Zouhair Maghzaoui, secrétaire général du mouvement Echaâb, fait «un passage en force» en donnant sa composition gouvernementale sans s’être préalablement assuré de bénéficier du soutien politique nécessaire.
«L’une des situations bizarres que vit la Tunisie est que le chef de gouvernement désigné cherche maintenant à obtenir un support politique, après avoir composé son gouvernement, alors qu’en général on fait l’inverse», a-t-il expliqué sur un ton ironique.
Cela a provoqué un état de confusion, a-t-il estimé, à l’image des différends qui se sont produits entre le chef de gouvernement désigné et la présidence de la République. Le fait que l’équipe gouvernementale proposée ait été fuitée le prouve.
Le député a estimé, par ailleurs, qu’Ennahdha essaye toujours d’obtenir la majorité parlementaire requise pour faire passer le gouvernement au vote de confiance qui aura lieu lors de la plénière de vendredi prochain, 10 janvier 2020.
Les négociations des deux jours n’ont abouti à aucun résultat, d’après M. Maghzaoui. C’est la raison pour laquelle, le parti islamiste «essaie de gagner plus de temps afin de persuader certains blocs de voter en sa faveur», a-t-il ajouté, assurant que le bloc démocrate ne donnera pas sa confiance au gouvernement même si on reprenait les concertations avec lui.
Rappelons que le bloc Ennahdha (ainsi que celui de Qalb Tounes) ont insisté ce matin, lors de la réunion du bureau de l’Assemblée, à ce que la plénière qui sera consacrée au vote au gouvernement Jemli ait lieu le 10 janvier plutôt que le 7 janvier, comme cela a été suggéré par plusieurs autres blocs.
C. B. Y.
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