Dans un entretien, dimanche 31 mai 2015, à radio Tataouine, Rached Ghannouchi a annoncé qu’il ne briquera plus de nouveau mandat à la tête d’Ennahdha.
Le fondateur et président du parti islamiste tunisien a déclaré: «Je fais de mon mieux pour préserver les intérêts du pays et ceux Ennahdha, mais j’ai décidé de ne pas présenter ma candidature à la présidence du mouvement, lors du prochain congrès, et de céder la place aux jeunes».
Ce n’est pas là, à proprement parler, un scoop, car M. Ghannouchi a laissé entendre, à plusieurs reprises, qu’il pourrait prendre ses distances vis-à-vis de la politique et se consacrer à la réflexion et à l’écriture, activités qu’il avait toujours menées parallèlement à l’action politique.
C’est la première fois, cependant, qu’il annonce aussi clairement sa décision de ne pas briguer un autre mandat à la tête du parti qu’il a su mener, en quatre décennies de navigation au coeur des tempêtes, des geôles de la répression et des affres de l’exil jusqu’aux marches du pouvoir.
Reste une question : M. Ghannouchi respectera-t-il, le jour J, cette décision ou succombera-t-il aux sollicitations empressées de ses lieutenants, soucieux d’éviter (ou de reporter) une guerre fratricide pour la succession, qui ne saurait tarder à être lancée?
Le vieux loup s’est peut-être quelque peu assagi et aspire désormais au repos et à la paix, mais il devra faire un grand effort sur lui-même pour accepter l’idée d’une retraite politique. Alors, wait and see !
Imed Bahri
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