Le député Front populaire, Mongi Rahoui, a estimé que Rached Ghannouchi, chef d’Ennahdha et président de l’Assemblée, doit être auditionné par le Conseil nationale de sécurité sur sa rencontre, samedi dernier, avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. «Par cette conjoncture, votre visite au siège central des Frères musulmans, dont votre mouvement est une branche, est une menace pour la sécurité nationale», a-t-il lancé au chef du parti islamiste.
Mongi Rahoui, qui intervenait lors de la session plénière, cet après-midi, mercredi 15 janvier 2020, consacrée à l’audition de Rached Ghannouchi sur sa visite en Turquie, a rappelé que la situation régionale, notamment les événements en Libye, ne permet pas au président de l’Assemblée de rencontrer un président étranger, sans un mandat du président de la république.
«Surtout lorsqu’il s’agit de la Turquie, siège central des Frères musulmans, dont votre mouvement est une branche et qui bat les tambours de la guerre en Libye», a accusé le député, en rappelant la position de neutralité de la Tunisie dans ce conflit et en appelant Rached Ghannouchi à s’y conformer. Et d’ajouter, en s’adressant à ce dernier : «Dans le communiqué publié par votre parti, vous évoquez un échange sur l’évolution des défis dans la région, autrement dit la situation en Libye. Avez-vous donc parlé des armes turques saisies en Tunisie ? Du sort de ceux que vous avez envoyés, avec la Turquie, dans les zones de conflits ou des Daéchiens qui reviennent ici?»
«Vous dites que vous êtes parti en Turquie à titre personnel pour discuter avec Erdogan des défis. De quel défis vous parlez ? Il s’agit de la guerre, d’armes et de munitions, alors comment vous permettez- vous de rencontrer un président de la république, qui plus est, joue un rôle dans ce conflit, et ce à titre personnel?», a ajouté l député, en répétant que cette visite est une menace de la sécurité nationale.
«Vous jouez avec la sécurité des Tunisiens, notamment par vos liens avec les réseaux d’envoi des jeunes au jihad, vos relations avec les Daechiens, avec Abou Iyadh (chef de l’organisation terroriste Ansar Charia, Ndlr), et l’organisation secrète (d’Ennahdha, Ndlr). Où voulez-vous donc mener le pays ? Le conseil national de sécurité doit prendre ses responsabilités», a martelé Mongi Rahoui.
Y. N.
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