Les médias en Tunisie ne constituent plus vraiment un quatrième pouvoir, car ils ont déjà été happés par les pouvoirs politique, financier, économique et autres lobbies.
Par Naceur Ben Frija*
Le quatrième pouvoir est-il en voie de céder sa place au profit de la société civile?
Je ne peux que constater, depuis quelque temps déjà, avec un immense regret mais non sans espoir d’un retournement de la situation un jour futur, que le quatrième pouvoir, tous les médias confondus, a cédé sa place, dans la bourse des valeurs, à la société civile, appelée aussi la rue ou l’opinion publique, active et agissante…
Les raisons sont nombreuses, semble-t-il… Sont-elles imputables à la formation des «journalistes», laquelle pourtant ne se fait plus sur le tas, ou à l’absence de vocation de certains d’entre eux… ou encore à la prise en charge du secteur par les pouvoirs politique, financier, économique et autres lobbies… ou au sectarisme… ou au régionalisme… ou au corporatisme? Est-il possible de croire, de nos jours, qu’il suffit d’avoir de l’argent pour s’ériger en quatrième pouvoir? Quoiqu’il en soit, à observer la scène médiatique, le quatrième pouvoir a, pour l’heure, bel et bien, perdu sa position à la bourse des valeurs.
Il suffit, objectivement, de relever que les articles de fond ainsi que ceux d’investigation et d’analyse ne répondent plus aux critères de ces formes exigeantes de journalisme. Sans parler que, dans beaucoup de cas, il y a recours au plagiat sans vergogne ou à l’appropriation indues d’idées d’autrui sans en mentionner l’origine. La liberté de la presse n’est-elle pas associée à la liberté de conscience et au respect du droit?
Les auteurs, créateurs, innovateurs et libres dans leurs pensées devraient soigneusement choisir le média auquel ils remettent leurs œuvres (écrites ou orales), car c’est eux qui permettent à un média de se targuer ensuite de constituer un quatrième pouvoir grâce à leurs idées. N’est pas quatrième pouvoir qui veut…
* Juriste conseil.
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