Macron à Saïed : Je comprends votre abstention de participer à la Conférence de Berlin

Invité à la «dernière minute», par la chancelière Allemande, Angela Merkel, à participer à la Conférence de Berlin, tenue hier, dimanche, 19 janvier 2020, et consacrée au conflit libyen, le président de la république, Kaïs Saïed, a choisi de ne pas y prendre part. Une décision d’orgueil pour la diplomatie tunisienne, qui a été largement saluée en Tunisie et qui n’a pas laissé indifférente la classe politique internationale.

Dans ce contexte, Saïed a reçu, hier soir, un appel téléphonique de la part du président français, Emmanuel Macron, qui lui a notamment signifié sa compréhension de sa décision de décliner l’invitation, tout en l’informant de ce qui y a été discuté et conclu.

La conversation a également porté sur «la nécessité pour la Tunisie de participer à toute initiative à venir», indique la page facebook officielle de la présidence de la république.

Dans ce cadre, le président tunisien a rappelé l’initiative qu’il avait prise, il y a quelques semaines, en réunissant un certain nombre de représentants tribaux et de la société civile libyenne, dans le but de faire converger les points de vue et de parvenir à une solution intra-libyenne.

Kaïs Saïed a, par ailleurs, souligné que la Tunisie est le pays le plus touché par la situation qui règne en Libye, car elle supporte, de par sa situation géographique, plus que tout autre pays, les effets de cette guerre, sur le plan de la sécurité et à tous les autres niveaux.

Le communiqué de la présidence indique, finalement, que les deux présidents se sont mutuellement invités à se rendre visite.

Rappelons que la France, tout comme la Tunisie, appelle à un cessez-le-feu en Libye et à l’adoption d’une solution de paix entre les différentes parties en conflit, soit principalement le gouvernement d’entente nationale (GEN) du Conseil présidentiel, présidé par Fayez Sarraj, et le «gouvernement de Tobrouk», commandé par le général Khalifa Haftar.

Le président français a, d’ailleurs, appelé, lors de la Conférence de Berlin, à l’arrêt de l’envoi à Tripoli de combattants Syriens pro-turcs en soutien au gouvernement de Sarraj. «Je dois vous dire la vive inquiétude que m’inspire l’arrivée de combattants syriens et étrangers dans la ville de Tripoli. Il faut que cela cesse», a notamment déclaré Emmanuel Macron lors de ce sommet.

C. B. Y.