Le journaliste Jamel Arfaoui a été menacé de mort par un extrémiste religieux alors qu’il sortait, ce matin, du siège de RadioMed, où il a animé une émission matinale.
Encore sous le choc, notre collègue a publié un post sur sa page Facebook où il a rapporté les faits.
Ce lundi 1er juin 2015, vers 6H45, un homme barbu et vêtu d’un qamis afghan était en train de l’attendre devant le siège de la station radio, sise à Mrezga, à Hammamet Nord. Dès qu’il l’a aperçu, il lui a dit que l’heure de sa mort, lui et son collègue Sofiane Ben Hmida, est proche et que la projection, en 2011, du film ‘‘Persepolis’’ sur Nessma TV – où les deux journalistes travaillaient à l’époque – ne va pas rester sans une réponse de la part de l’Etat islamique (Dâech) qui va bientôt gouverner en Tunisie.
«Il a ajouté que nous sommes des athées, que la charia va trancher et nous juger et que l’heure de notre liquidation est très proche», a écrit M. Arfaoui. L’homme a pris la fuite lorsque le gardien du bâtiment, alerté par les cris du journaliste, est venu au secours de ce dernier.
Interrogé par Kapitalis, Jamel Arfaoui a affirmé avoir rapporté immédiatement tous ces faits aux autorités.«J’ai déposé plainte et la caméra de la radio a tout enregistré puisque nous étions devant la porte d’entrée extérieure. La police est en train de mener son enquête et je peux facilement reconnaitre la personne», nous a-t-il déclaré, tout assurant n’avoir pas été impressionné par ces menaces. «Il ne faut pas avoir peur de tels individus, car tel est leur objectif: faire peur leurs adversaires», a-t-il conclu
Le film ‘‘Persepolis’’ de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, diffusé le 7 octobre 2011 par Nessma TV, a été considéré comme une atteinte au sacré et provoqué une polémique dans le pays. L’une des scènes représentant Dieu a déchainé une vague de violence de la part des extrémistes religieux, notamment à Tunis où des cocktails Molotov ont été jetés sur la maison de Nabil Karoui, patron de Nessma TV.
Z. A.
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