Le député de la coalition islamiste Al-Karama, Ridha Jaouadi, accuse la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) de «mener des actions malveillantes contre tout ce qui touche à l’islam et au Coran». Ce qui s’apparente à un appel à la violence et au meurtre…
Réagissant à la suspension d’une émission religieuse de la chaîne « Al-Insen« , récemment décidée par la Haica, l’ancien imam limogé, en 2015, de la mosquée de Sidi Lakhmi (Sfax) pour des prêches radicaux et appel à la violence contre les journalistes et les artistes, a joint à son statut Facebook, publié, hier, une photo de Hichem Snoussi, membre du bureau de l’Instance.
«Pire qu’Abdelwahab Abdallah, il y a Hichem Snoussi, qui utilise ce qui reste d’une instance constitutionnelle pour régler des comptes idéologiques. La gauche, qui a échoué aux élections, cherche à réussir en s’attaquant aux libertés», a-t-il commenté.
Pour Ridha Jaouadi, la suspension de l’émission est motivée par «la haine de la Haica contre l’islam»…
Cette accusation, lancée par le député, connu pour son hostilité aux intellectuels, artistes et journalistes, est considéré comme du «takfir» (accusation d’apostasie ) et s’apparente donc à un appel au meurtre. De la part d’un député de la nation, de telles déclarations sont très graves et sont passibles de poursuites judiciaires, encore faut-il que la justice – trop laxiste vis-à-vis des extrémistes religieux – daigne enfin jouer son rôle dans la protection de l’Etat de droit.
Y. N.
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