L’adoption d’une politique économique protectionniste était la base du programme électoral présidentiel de Lotfi Mraïhi en 2019, et est aujourd’hui la condition de son parti, l’Union populaire républicaine (UPR), pour intégrer le gouvernement d’Elyes Fakhfakh.
En marge de la rencontre tenue hier soir, lundi, 3 février 2020, à Dar Dhiafa, à Carthage, entre Elyes Fakhfakh, chef du gouvernement désigné, et les représentants des partis concernés par les concertations autour de la formation du prochain gouvernement, Adnen Ben Brahim, dirigeant au sein de l’UPR, a posé les conditions de son parti pour accepter de participer au gouvernement.
Lors d’une déclaration médiatique, M. Ben Brahim a notamment regretté l’absence des propositions de l’UPR dans les deux premières versions du document contractuel de référence proposé par Elyes Fakhfakh.
Ces propositions sont principalement d’ordre économique, et consistent, a-t-il énuméré, en «la programmation des réformes urgentes de moyen et de long terme, la recherche de ressources intérieures à travers une politique protectionniste de l’économie tunisienne, la suspension des importations irrationnelles de marchandises et la protection des petites et moyennes entreprises».
Adnen Ben Brahim a, par ailleurs, indiqué que l’UPR ne participera au gouvernement que dans le cas où Elyes Fakhfakh prendra ces propositions en considération en les intégrant dans la version finale du document contractuel de référence, autrement dit, au programme gouvernemental. Ce qui nous semble peu probable, car des mesures protectionnistes du genre recommandé par l’UPR sont en totale contradiction avec les engagements de la Tunisie avec ses principaux partenaires et bailleurs de fonds, notamment l’Union européenne (UE), et dans le cadre de son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Autant dire que certains responsables de partis sont en train de demander l’impossible à Elyès Fakhfakh et que tout ce beau monde est en train de mener le pays vers le mur, et le mur, on le sait, c’est la dissolution de l’Assemblée et la tenue de législatives anticipées. Avec les risques que l’on connaît, et notamment que les électeurs, dans un ras-le-bol général, revoient tous ces jojos à leurs chimères et donnent leurs voix à quelques aventuriers beaux parleurs venus de nulle part…
C. B. Y.
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