Tout en dénonçant le chantage et les pressions exercés par Ennahdha, qui a annoncé à la dernière minute son retrait du gouvernement, Mohamed Abbou, secrétaire général du Courant démocrate (Attayar), a appelé Elyes Fakhfakh, chargé de former le gouvernement, à remplacer les ministres du parti islamiste par des indépendants.
«L’ère du chantage est révolu !», a lancé Mohamed Abbou, cet après-midi, samedi 15 février 2020, sur Mosaïque FM, en commentant le retrait d’Ennahdha, annoncé à la dernière minute, et en affirmant que le parti de Rached Ghannouchi a tenté de mettre la pression sur Elyes Fakhfakh pour décrocher des ministères que le chef du gouvernement désigné a préféré confier à des personnalités indépendantes.
«Ennahdha voudrait tout avoir pour lui et ne veut pas lâcher certains ministères à l’instar de l’Intérieur, de la Justice et des Technologies de la communication. Leur attachement à ces ministères ne peut signifier qu’une chose, à savoir que les dirigeants d’Ennahdha ont des choses à se reprocher et qu’ils cherchent leurs propres intérêts, faisant fi de ceux du peuple», a-t-il encore dit, en appelant M. Fakhfakh à revoir la composition de son gouvernement, en remplaçant les ministres d’Ennahdha par des indépendants.
«Présentez la liste de votre équipe ministérielle au président, et soumettez-là à l’Assemblée. Si les députés ne votent pas la confiance, ils l’assumeront devant le peuple. Chacun doit désormais assumer ses responsabilités et que le peuple sache une bonne fois pour toute qui veut travailler pour le pays et qui veut travailler pour ses intérêts. C’est bon à savoir, s’il faut repasser aux urnes», a encore indiqué Mohamed Abbou, sachant que l’échec du gouvernement Fakhfakh se traduira par la dissolution de l’Assemblée et la tenue de législatives anticipées.
Rappelons que Qalb Tounes a également annoncé, cet après-midi, qu’il n’accordera pas la confiance au gouvernement Fakhfakh et que la participation du parti présidé par Nabil Karoui figure parmi les exigences d’Ennahdha.
Ces deux partis sont unis pour le meilleur (pour eux) et le pire (pour le pays) : ils veulent mettre la main sur la justice, la police et les réseaux de communication afin d’imposer leur contrôle total sur l’appareil de l’Etat, sachant que certains de leurs dirigeants sont poursuivis en justice dans des affaires de corruption. Ceci explique cela…
Y. N.
Donnez votre avis