La 6e édition du festival musical Sicca Jazz se tiendra du 14 au 21 mars 2020 à la ville du Kef et dans trois délégations de ce gouvernorat nord-ouest de la Tunisie. Un programme de taille vient d’être annoncé. Grâce à l’appui de trois sponsors : Biat, Tunisie Télécom et Topnet.
Par Fawz Ben Ali
Le fondateur et directeur du festival Ramzi Jebabli a donné une conférence de presse, le vendredi 14 février, à l’hôtel Down Town à Tunis pour annoncer le programme et les nouveautés de la 6e édition qui s’étalera pour la première fois sur 8 jours, à la Kasbah, à la place municipale Boumakhlouf, et dans les délégations de Sakiet Sidi Youssef, Nebeur et Barnoussa.
La musique comme promoteur touristique
Organisé par l’association Culture et développement, Sicca Jazz est le second festival de jazz dans la région nord-ouest tunisien, après le célèbre (et historique) Festival de jazz de Tabarka. Fondé en 2015 par Ramzi Jebabli, le festival keffois a su dès la première édition attirer un public nombreux venant des différentes villes du pays et même d’Algérie.
Sicca Jazz est une initiative concrète pour décentraliser la culture et offrir aux jeunes des régions des spectacles musicaux de qualité. Le projet a été fortement soutenu par les Keffois dont beaucoup ouvrent chaque année leurs demeures aux festivaliers, par la municipalité et la délégation culturelle régionale du Kef, mais aussi par l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) qui a vu en cette manifestation culturelle un vrai promoteur touristique, d’autant plus que le festival a lieu en printemps et donne ainsi l’occasion de découvrir les magnifiques paysages du nord-ouest, notamment à travers les randonnées, campings et différentes activités qu’il propose en marge du programme musical.
Le festival réussit en effet à installer, chaque année, une vraie dynamique et une ambiance festive dans toute la ville. Il s’agit d’une période particulièrement animée pour les hôtels, les maisons d’hôtes, les restaurants et les différents commerces de la région.
Malgré le succès des précédentes éditions, l’enthousiasme des Keffois et la forte participation des festivaliers, le directeur du festival a évoqué les difficultés essentiellement financières auxquelles le festival continue de faire face.
Un beau programme malgré le peu de moyens
Les deux ministères du Tourisme et des Affaires culturelles soutiennent certes le festival, mais aucun contrat de partenariat n’a encore été signé, précise Ramzi Jebabli. «Sans le soutien de nos sponsors Biat, Tunisie Télécom et TopNet, cette édition n’aurait probablement pas eu lieu», a-t-il indiqué.
Un festival qui souffre d’un manque de visibilité financière ne peut pas se permettre d’inviter de grands noms de la musique internationale dont les réservations se font un an, voire deux ans à l’avance, a expliqué Ramzi Jebabli, tout en soulignant que le Kef est classé comme une «zone rouge», sur le plan sécuritaire, chose qui ne facilite point la tâche pour les organisateurs du festival.
D’ailleurs deux artistes américains ont récemment annulé leur participation pour des raisons de sécurité. Mais le festival tient bon, selon son directeur, car depuis le lancement de la première édition en mars 2015, quelques jours après l’attentat du Bardo, les festivaliers ont répondu présents.
Le festival revient cette année avec un beau programme qui aura lieu entre la scène principale de la Kasbah, la scène libre de la place municipale et dans les trois délégations de Sakiet Sidi Youssef, Nebeur et Barnoussa. Cette édition continuera de s’ouvrir sur les fusions, les musiques du monde, le patrimoine populaire du Kef, ou encore la musique soufie, tout en offrant comme chaque année une place privilégiée aux artistes tunisiens, et notamment aux jeunes talents keffois.
L’ouverture sera assurée par le groupe parisien multiculturel Arat Kilo Mamani Keita, composé d’artistes français, maliens et américains. La clôture, se fera en deux parties avec le trio allemand Pulsar Trio et le groupe américain Kenny Administration.
Au programme également un hommage à Saliha, la diva native de cette région, quatre résidences artistiques, des caravanes musicales, des concerts de rue gratuits au centre-ville, et une ouverture sur le street-art en partenariat avec le festival Behind the wall en présence des deux artistes Shoof et Kool Core.
Programme :
• Samedi 14 mars (ouverture) : Arat Kilo Mamani Keita (France / Mali / Etats-Unis);
• Dimanche 15 mars : Tree9 (Tunisie / France);
• Lundi 16 mars : Ben & Lola (Tunisie / Allemagne) – Tigua Blanck NA (Tunisie);
• Mardi 17 mars : Gultrah Sound System (Tunisie);
• Mercredi 18 mars : Malted Milk (France);
• Jeudi 19 mars : Electro de luxe (France);
• Vendredi 20 mars : Moncef Genoud Quartet (Suisse);
• Samedi 21 mars (clôture) : Kennedy Administration (Etats-Unis) – Pulsar Trio (Allemagne).
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