Serinus Energy Inc. annonce que le champ de Sabria n’est plus opérationnel, en raisons des sit-in bloquant ses installations. Et menace de fermer boutique.
Par Marwan Chahla
La nouvelle de ce blocage a été rapportée, lundi 1er juin 2015, par le site ‘‘Stockhouse.com’’.
Serinus, par le biais de sa filiale tunisienne Winstar Tunisia B.V., détient une participation directe de 45% dans l’exploration de Sabria (dans le sud-ouest de la Tunisie) et en est l’exploitant – les 55% restants reviennent à la société nationale, Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (Etap).
Avant cette interruption des opérations, Sabria produisait quotidiennement un net d’environ 700 barils équivalent pétrole (bep) pour le compte de Serinus – sur un total de 1550 bep/jour.
Le mouvement de protestation avait initialement pris pour cible le champ voisin d’El-Franig, qui jouxte au nord-ouest Sabria et qui est sous exploitation d’une autre compagnie pétrolière. Alors que les manifestants avaient concentrés leur mouvement de protestation sur El-Franig et sur sa fermeture, les employés de Winstar ont pu assurer la protection des installations de Sabria.
Ensuite, les protestataires ont étendu leur mouvement et exigé l’évacuation de tout le personnel du champ de Sabria et notamment de son centre de traitement principal – autorisant seulement 3 agents de la compagnie et quelques militaires à rester sur les lieux pour la maintenance et la surveillance des installations…
Les sit-inners, qui déclarent que leur mouvement ne vise pas Serinus, expliquent que leur protestation est une action de dénonciation du manque de développement, d’investissement et de création d’emplois dont souffre leur région.
Face à cette crise, la direction de Winstar en a appelé au soutien des ministères de l’Industrie, de l’Intérieur et de la Défense, du gouverneur de Kébili, aux dirigeants de l’Etap et même au Premier ministre Habib Essid, pour que le travail sur le champ de Sabria puisse reprendre.
Pour l’instant, toute l’activité de Sabria est suspendue.
Tim Elliott, Pdg de Serinus, ne s’explique pas que la grogne sur un champ voisin – si légitime soit-elle – puisse ainsi s’étendre à Sabria et le paralyser. Il s’étonne: «Depuis notre acquisition de Winstar, notre compagnie, outre les emplois qu’elle offre aux agents qui opèrent sur le champ, n’a jamais cessé de contribuer au développement des villages avoisinant le champ de Sabria – y compris par notre aide au réaménagement des écoles et des centres de soins dans les environs. Nous avons fait tout ce qui était de notre devoir de faire… Nous comprenons les frustrations des populations… Cependant, sur le court terme, ce type de blocage de champs productifs comme celui de Sabria ne résoudra pas les problèmes –bien au contraire, me semble-t-il. Et, sur le long terme, pareille action portera un sérieux préjudice à l’image de la Tunisie…»
Serait-ce là un avertissement, avant que Serinus ne décide de plier bagages et quitter la partie, pour aller chercher fortune ailleurs, sous des cieux plus cléments?
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