Le tableau de bord de l’industrie tunisienne publié par l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (API) indique une baisse de -16,9% dans les déclarations d’investissements industriels et de -37% dans les services en 2019.
Les investissements déclarés dans l’industrie se sont établis à 2.966,4 millions de dinars tunisien (MDT) contre 3.567,7 MDT en 2018. La plus grande part de cette baisse de -16,9% revient à l’industrie du cuir et de la chaussure (-58,4%), suivie de celle des industries diverses, telles que le papier, le carton, le bois, les imprimeries, etc. (-43,4%), puis celle des industries agroalimentaires (-32,1%).
Par contre une importante hausse dans les déclarations d’investissement a été constatée dans l’industrie du textile et de l’habillement (+43,4%) et celle des industries chimiques (+22,6%).
Quant au régime des investissements totalement exportateurs, il a aussi durement baissé de -29,6%, en termes de déclarations.
Ce sont aussi les déclarations des grands projets d’investissements de 5 millions DT et plus que promeut la Tunisia Investment Authority (TIA), qui ont pris le plus grand coup, avec une chute de -25,3%.
En effet, les projets à participation 100% étrangère ont baissé de -25,1%, et la chute a été de -29,1% dans ceux à participation mixte tuniso-étrangère.
Ces taux ne sont pas étonnants, quand on considère le climat socio-économique délétère – et politique – qui prévaut en Tunisie et qui ne peut attirer d’investissements étrangers faute de stabilité, de sécurité et de visibilité….
Sans vouloir tomber dans le pessimisme, mais il est inutile de relever que les régions défavorisées du pays continuent toujours de l’être – depuis déjà des lustres – où les déclarations d’investissement ont aussi baissé de -21,3% dans les régions du nord-ouest et où le montant déclaré en 2018 (1.094,5 MDT) a baissé à 861,2 MDT en 2019.
Au total, dans les zones de développement régional – celles pour lesquelles le code de l’investissement prévoit des avantages fiscaux et financiers particuliers -, la baisse des investissements industriels déclarés a été de -10,5%.
En ce qui concerne les investissements déclarés dans les services, la situation n’est pas meilleure. Au contraire, la baisse a été encore plus brutale (-37%). De 1.379,6 MDT en 2018, ils ont baissé à 869,7 MDT en 2019, où la participation mixte au capital a chuté de -63,2%, et où les investissements dans les marchés mixtes (marché local et exportation) ont baissé de -39,6%.
Les régions de l’ouest du pays ont encaissé une grande baisse de -31,9%.
En termes sectoriels, c’est celui de l’aménagement des zones industrielles qui a pris le plus gros coup avec 100% de baisse, suivi du transport -62,9%. Par contre la recherche a connu un bond (+138,3%), de même que la formation professionnelle (+127,6%).
A. M.
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