Le match de football Atalanta Bergame-FC Valence qui s’est tenu à Milan, le 19 février 2020, a beaucoup contribué à diffuser le coronavirus (Covid-19) en Italie.
Par Hassen Mzoughi
Ce jour-là s’est jouée cette rencontre des huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Un match qui, selon plusieurs sources médicales approchées par les médias italiens, pourrait être à l’origine de la propagation rapide du coronavirus dans le nord de l’Italie, notamment à Bergame, à quelques kilomètres de Milan. La région est désormais surnommée la «Wuhan italienne», en référence à la ville chinoise où l’épidémie a démarré.
La riche province de Lombardie est la région la plus touchée
Plus de 45.000 spectateurs (dont plusieurs milliers venaient d’Espagne) avaient assisté à ce match. Selon un médecin interrogé par le quotidien italien ‘‘Corriere dello Sport’’, «le rassemblement de milliers de personnes, à deux centimètres les unes des autres, en criant, en s’embrassant, a pu favoriser la propagation du virus». Ce match a donc été le premier foyer de la propagation, d’autant que l’âge élevé de la population, la culture sociale italienne mettant en avance la traditionnelle cohabitation familiale entre vieux et jeunes ainsi que la grande activité économique dans la riche province de Lombardie sont des facteurs favorisant cette diffusion de la maladie.
Responsables sanitaires et autorités locales de Milan n’en font pas mystère : le match a certainement contribué à la gravité de la situation actuelle. «Durant cette soirée, 40.000 habitants de Bergame sont allés au stade San Siro de Milan pour assister au match. Beaucoup d’autres l’ont regardé de chez eux, en famille, en groupe, au bar. Il est clair qu’il y a eu une occasion de forte diffusion du virus», a ainsi expliqué hier, mardi 24 mars, le maire de Bergame Giorgio Gori. À la sortie, la victoire d’Atalanta (4-2) a été longuement fêtée autour de quelques bières et des camions à sandwichs.
Le confinement décrété le 8 mars commence à ralentir la pandémie
Quelque 743 personnes sont mortes du coronavirus en Italie ces dernières 24 heures, portant à 6.820 victimes depuis le début de l’épidémie, indique les médias citant une source de la protection civile italienne.
La ville de Bergame située en Lombardie est de loin la plus touchée par le virus. Celle-ci compte 27.200 cas confirmés et 3456 morts, loin devant l’Emilie Romagne (7.500 cas et 816 morts). Mais la contagion semble confirmer son ralentissement, selon le bilan de la protection civile.
Ce bilan fait état d’une hausse de 8% des cas (près de 70.000 au total), comme lundi 23 mars, soit les plus faibles taux depuis l’arrivée de la pandémie en Italie. Les premiers signes de ralentissement de la propagation du coronavirus sont nets notamment dans les premières régions placées en confinement, depuis le 8 mars.
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