Bien que cela ne soit pas (encore) annoncé officiellement, de nombreuses sources concordantes ont annoncé que les deux dirigeants du mouvement Ennahdha, Imed Hammami et Oussama Ben Salem, ont été nommés, hier, samedi 25 avril 2020, en tant que conseillers auprès du chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh. Le partage du gâteau se poursuit en pleine crise sanitaire et économique.
Les mêmes sources indiquent que Hammami a été nommé avec le grade de ministre, alors que Ben Salem, l’a été nommé au grade de secrétaire d’Etat.
Ces deux nominations auraient été «obtenues» par le parti islamiste, depuis le mois de février dernier, lors des tractations autour de la formation du nouveau gouvernement. Cela ne serait pas étonnant vu l’extrême tension qui avait accompagné cette période-là. Et Ennahdha, on le sait, a toujours cherché à placer ses hommes dans des postes clés dans le gouvernement et l’administration publique pour mieux quadriller le pays.
Beaucoup s’interrogent sur l’utilité (et le coût pour le contribuable) de ces nominations sans intérêt et dont on n’attend rien d’intéressant pour le bon fonctionnement de l’Etat. Ce sont des emplois fictifs, disent certains, dont la seule utilité est de donner des emplois à des dirigeants islamistes au chômage, des gens sans qualications précises et dont on avait déjà mesuré l’incompétence.
Imed Hammami était trois fois ministre (de l’Emploi et de la Formation professionnelle, de l’Industrie et des PME, et de la Santé) et partout où il a été, il n’a pas laissé de souvenir impérissable. Son passage à la Santé a été le pire de tous, car, il a coïncidé avec la grande crise de la pénurie des médicaments et de la faillite de nombreux hôpitaux publics.
Oussama Ben Salem, pour sa part, est le fils de feu Moncef Ben Salem, l’ancien dirigeant d’Ennahdha et éphémère ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, dont le seul but, pendant son mandat, était d’islamiser l’université.
Ce Oussama Ben Salem était le directeur de la chaîne de télévision pirate – car non autorisée par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) – Zitouna TV, dont on ne connaît pas les sources de financement et qui continue de diffuser ses programme dans l’illégalité totale, en bénéficiant de la protection spéciale des dirigeants d’Ennahdha et de l’indulgence intéressée (sinon lâche et irresponsable) des chefs de gouvernement successifs.
La Haica a attiré l’attention à plusieurs reprises sur cette affaire, mais les autorités de l’Etat ont continué à faire semblant de ne rien entendre et de regarder ailleurs. Et dans cette posture opportuniste, le chef de gouvernement Elyès Fakhfakh n’a pas été différent de ses prédécesseurs. Il est même pire puisqu’il prend un hors-la-loi, ce Oussama Ben Salem justement, dans son équipe rapprochée.
C. B. Y.
Donnez votre avis