Tout en admettant la multiplication des dérapages du président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi, le constituant et dirigeant Tahya Tounes, Samir Taieb a exprimé son rejet des appels à la dissolution du parlement.
Intervenant aujourd’hui, vendredi 22 mai 2020, dans l’émission ‘‘Midi Show’’ sur Mosaïque FM, l’ex-ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a estimé que Rached Ghannouchi est en train de marcher sur les plate-bandes du président de la république, Kaïs Saïed, et de s’approprier des pans entiers des prérogatives de ce dernier, à savoir la diplomatie et les relations internationales, en flagrante violation du texte de la Constitution.
Le juriste et constituant, qui a participé à la rédaction de la nouvelle constitution tunisienne promulguée en janvier 2014, s’est dit surpris que le chef de l’Etat n’ait pas encore réagi pour mettre fin à ces violations à répétition et remettre les choses à leur place.
«Kaïs Saïed était mon collègue (à l’université, Ndlr). C’est un professeur de droit constitutionnel et je suis surpris par son silence et son absence de réaction face aux dépassements de Ghannouchi», a déclaré M. Taieb, ajoutant qu’en l’absence d’une Cour constitutionnelle, c’est le président de la république qui est le garant du respect de la Constitution et c’est à lui et à aucun autre de réagir à chaque fois qu’elle est violée.
Répondant à ceux et celles qui affirment que la Constitution est à l’origine d’un système politique hybride, bâtard et non viable, cause de nombreux blocages, M. Taïeb a pris la défense de ce texte, ayant mis en place un régime politique mi-parlementaire mi-présidentiel, et qui établit un équilibre entre les pouvoirs législatifs et exécutif, mais le problème, selon lui, c’est qu’il n’a pas été respecté par les partie prenantes ni correctement mis en œuvre. «Le problème n’est pas dans le texte, mais dans sa mauvaise mise en œuvre par une classe politique médiocre», a-t-il tranché.
I. B.
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