Très actif depuis la prise de ses fonctions à la tête du ministère de la Santé publique, le 27 février 2020, Abdellatif Mekki ne s’est pourtant pas déplacé à Kairouan pour rendre visite aux victimes de l’alcool méthylique, malgré le décès de 7 d’entre eux. Selon Tarek Fetiti, 2e vice-président du Parlement, cette passivité est due à l’idéologie du ministre.
Le ministre islamiste serait, en effet, en train d’éviter cette affaire car l’alcool est interdit en islam, selon M. Fetiti…
«Où est le ministre de la Santé ? Pourquoi est-il absent ? Il doit être présent lors d’un incident pareil […] D’autant plus qu’il s’est déplacé pour d’autres raisons moins importantes dans le passé», s’est-il étonné, avant de déduire que M. Mekki «s’abstient de réagir à ce drame car l’alcool est interdit en islam». «Néanmoins, la Tunisie est un Etat civil et ça c’est notre réalité», poursuit-il.
Certes, cela ressemble à un procès d’intention, rappelant quelque peu celui du chroniqueur Sofiene Ben Hamida, qui avait, assez ridiculement, expliqué, il y a quelques jours, la décision d’interdire la plage par la religiosité du ministre de la Santé, ce dernier «ne souhaitant pas voir des femmes en bikini», selon le journaliste. Toutefois, il est, tout de même curieux, que Mekki ne se soit même pas exprimé sur les réseaux sociaux concernant le drame de Hajeb Layoun, lui qui est également extrêmement actif dans ce domaine-là.
Alors qu’une grande partie de l’opinion publique a fermement condamné le motif religieux ayant contribué à ce drame, à savoir l’absence de point de vente légal de l’alcool à Kairouan car elle est considérée comme une ville islamique, une nouvelle polémique adjacente, à caractère identitaire, est en train de voir le jour avec les accusations de Fetiti à l’encontre de Mekki.
C. B. Y.
Donnez votre avis