Le secrétaire général adjoint (SGA) de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Hfaiedh Hfaiedh, a rejeté, hier, lundi 15 juin 2020, l’idée de réduire les salaires des agents du secteur public, préconisée, la veille, par Elyes Fakhfakh, dans le cadre de la politique d’austérité pouvant être adoptée par le gouvernement pour faire face à la crise économique que connaît le pays.
Dans une déclaration accordée à l’agence Tunis Afrique presse (Tap), Hfaiedh a indiqué que la centrale syndicale «refuse de porter préjudice aux droits légitimes des travailleurs et de leur faire subir les conséquences de la crise financière actuelle, qu’ils ne pourront pas assumer».
La situation économique nécessite plutôt un débat entre le gouvernement et ses partenaires sociaux, selon M. Hfaiedh, qui a rappelé que les discussions, à cet effet, ont déjà été entamées depuis près de 3 semaines.
Hfaiedh a, par ailleurs, précisé que les détails concernant les propositions visant à remédier à la situation économique et sociale actuelle en Tunisie n’ont pas encore été abordés, soulignant l’importance de les mettre sur la table des négociations dans le cadre de la commission 6 + 6.
Le SGA assure, dans le même contexte, que l’UGTT est persuadée de la nécessité de lutter contre l’évasion fiscale et d’adopter des mesures ayant pour objectif de relancer l’économie, réitérant le refus de «toute politique unilatérale du gouvernement susceptible de porter atteinte aux droits des salariés».
Sur un autre plan, le syndicaliste a rappelé les actions récentes de son organisation au profit des travailleurs, à l’instar du versement, le 1er août prochain, de la troisième tranche des augmentations salariales au profit des agents de la fonction publique et le lancement d’un nouveau round de négociations sociales (après avoir été précédemment reporté en raison de la crise sanitaire).
«Il s’agit, également, a-t-il poursuivi, de l’activation et de la mise en œuvre des conventions sectorielles conclues avec le gouvernement ainsi que l’élimination de toutes les formes d’emploi précaire à travers, notamment, le recrutement de 19.000 travailleurs des chantiers au titre de la période post-révolution.»
Rappelons qu’Elyes Fakhfakh avait déclaré, dimanche dernier, que «tous les dossiers sont sur la table des négociations avec l’UGTT», y compris notamment la situation des finances publiques et des institutions de l’Etat, n’excluant pas une réduction des salaires des fonctionnaires et des pensions de retraite si la crise que connaît le pays venait à se poursuivre.
C. B. Y.
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