Lella Kmar est sans doute la plus célèbre beya (épouse du bey) de l’histoire de la dynastie husseïnite, abolie par la proclamation de la République Tunisienne, en 1957. Un ouvrage immortalise ce personnage attachant et qui mérite d’être mieux connu des nouvelles générations.
‘‘Lella Kmar – Destin tourmenté d’une nymphe du sérail’’ de Nizar Ben Saad (Ka’ Editions, 240 pages, Tunis, 2019) retrace le trajet existentiel singulier d’une beya déterminée à échapper à son exil intérieur par la quête du pouvoir et de la gloire, tantôt par la subtilité et la sagesse, tantôt par la ruse et le courage.
Dans cette toile de fond obsédante du régime colonial français dépeint par l’auteur sans concession aucune, Kmar, née en 1962 et décédée en 1942, émerge dans toute sa splendeur de femme assoiffée de pouvoir et de reconnaissance.
C’est l’histoire d’une jeune odalisque, «vendue» puis promue épouse successive de trois beys régnants : l’un homosexuel, le second âgé, et enfin le dernier, Naceur Bey, seul homme digne de son amour.
Nizar Ben Saad a dirigé le département de français de la Faculté des lettres et sciences humaines de Sousse avant d’être nommé directeur de l’Institut supérieur des études appliquées en humanité à Tozeur. Il a été conseiller au ministère des Affaires étrangères de 1999 à 2003. Il est président de l’Association pour la culture et les arts méditerranéens.
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