«Tu étais plus jolie avec le hijab», a lancé Yadh Elloumi député Qalb Tounes à sa collègue Mariem Laghmani (bloc national), lors des travaux de la commission à l’Assemblée, hier, mardi 7 juillet 2020, tout en agitant une copie de sa carte d’identité. La députée à décidé de saisir la justice pour violence verbale et violation des données personnelles. Elle aurait pu aussi accuser le goujat de harcèlement sexuel.
«Lors de la réunion commission des droits et des libertés, Yadh Elloumi a porté atteinte à mes droits et à ma liberté», a écrit la députée, dans un post publié sur sa page Facebook, en précisant que la copie de sa carte d’identité, agitée par son collègue, était dans son dossier lorsqu’elle faisait partie de Qalb Tounes et que Iyadh Elloumi n’a donc pas à l’utiliser.
«Je suis toujours belle et surtout lorsque je portais le voile et que je souffrais de chute de cheveux à cause d’un traitement. Ceci n’est pas une honte mais une force pour moi, d’autant que j’étudiais et je travaillais au même temps, sans compter sur la fortune de mon père, comme vous l’avez fait, afin de façonner votre gloire fictive», a encore écrit Mariem Laghmani, en s’adressant à son collègue.
Et d’ajouter : «Nous avons rendez-vous au tribunal pour violation de mes données personnelles et leur exploitation ainsi que pour violences contre ma personne. Et je vous mets au défi de renoncer à votre immunité parlementaire et de faire face à la justice».
Rappelons qu’en avril dernier, ce même Yadh Elloumi a été accusé d’avoir tenu des propos obscènes en s’adressant à Abir Moussi, députée et présidente du Parti destourien libre (PDL).
«Ta place est Abdallah Guech (maison close, Ndlr)», lui aurait-il lancé, selon la députée. Accusation, que M. Elloumi a niée, en assurant qu’il portera plainte contre Abir Moussi Mais il ne l’a pas fait. Et pour cause…
Ce Yadh Elloumi est une vraie girouette politique, comme il en existe malheureusement beaucoup dans cette Tunisie post-révolutionnaire.
Ancien militant du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), ancien parti au pouvoir sous la dictature de Ben Ali, il a intégré le Congrès pour la république (CpR) de Moncef Marzouki après la révolution de 2011, comme pour faire oublier ses anciennes turpitudes, puis, en 2019, Qalb Tounes, du magnat de la télévision et de la publicité Nabil Kaaroui.
Depuis le rapprochement de ce parti des islamistes d’Ennahdha et d’Al-Karama, il affiche ostentatoirement sa soudaine religiosité, en allant prier à la mosquée attenante à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). C’est un opportuniste, certes, mais aussi un malotru, notamment dans ses relations avec les femmes, et il vient de le prouver une nouvelle fois.
Y. N.
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