Quitter le gouvernement, dès maintenant, et sans attendre le résultat des enquêtes, judiciaire, gouvernementale et parlementaire, concernant les soupçons de conflit d’intérêts pesant sur lui… Voilà «la suggestion» que donne Abdelkarim Harouni, président du Conseil de la Choura au sein du mouvement Ennahdha, à Elyes Fakhfakh, chef du gouvernement.
Présent aujourd’hui sur le plateau d’«Expresso», sur Express FM, Harouni a assuré que ce conseil ne l’engage que lui et qu’il ne représente pas (encore ?) la position officielle de son parti.
Ce dernier avait, rappelons-le, soutenu le chef du gouvernement dans un premier temps, avant d’annoncer, dimanche dernier, qu’il allait réévaluer sa position, suite à la réunion de son bureau exécutif, la veille.
Le parti islamiste cherche vraisemblablement à mettre un maximum de pression sur Elyes Fakhfakh pour qu’il accepte d’élargir sa coalition gouvernementale, et ce, afin d’y inclure Qalb Tounes, le partenaire parlementaire d’Ennahdha.
Face à l’obstination du chef du gouvernement à refuser la demande nahdhaouie, Abdelkarim Harouni et plusieurs autres hauts dirigeants du mouvement comptent bien profiter de sa fragilité politique actuelle, du fait du scandale des soupçons de conflit d’intérêts, pour le pousser, dès aujourd’hui, vers la sortie. Mais ils ne semblent pas disposés à prendre le risque d’une motion de censure à son encontre qui pourrait ne pas aboutir, même si Ennahdha est assuré du soutien de ses deux alliés parlementaires : Qalb Tounes et Al-Karama.
C. B. Y.
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