L’organisation non gouvernementale (ONG) I Watch a déposé une plainte contre Khemaies Jhinaoui, ancien ministre des Affaires étrangères (janvier 2016 – octobre 2019), pour des soupçons de corruption et d’abus de pouvoir.
C’est ce qu’elle a annoncé aujourd’hui, mardi 21 juillet 2020, via un communiqué.
«Même si le ministère des Affaires étrangères a été considéré, tout au long de son histoire, comme une boîte noire à l’abri de toute critique et entouré d’une aura de sainteté, il a été et reste une source de doutes et d’interrogations qui se posent sur tout ce qui se passe dans ses bureaux, ambassades et consulats», lit-on dans le communiqué.
Des cadres travaillant au sein des représentations diplomatiques tunisiennes à l’étranger sont soupçonnés d’abus de pouvoir, de faire chanter des Tunisiens résidant à l’étranger et d’avoir fuité des données et des documents diplomatiques liés à la sûreté extérieure de la Tunisie et de plusieurs autres pays, selon I Watch.
L’ONG a indiqué, dans ce cadre, qu’un fonctionnaire au sein de l’ambassade de Tunisie à Malte a réussi à s’emparer d’une correspondance diplomatique écrite, strictement confidentielle, avant qu’elle ne soit détruite comme l’exige la tradition diplomatique.
Le communiqué précise également qu’il est soupçonné d’avoir volé de l’argent appartenant à la même ambassade et de falsifier des documents officiels tels que des passeports.
«L’une des premières décisions prises par le président de la République [Kaïs Saïed] a été de limoger l’ancien ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, et de charger l’Instance générale de contrôle des dépenses publiques, en octobre dernier, de mener des enquêtes d’inspection financière et administrative au ministère des Affaires étrangères et dans d’autres directions après consultation et coordination avec la présidence du gouvernement. Cependant, les résultats de ces enquêtes n’ont pas encore vu le jour», rappelle, par ailleurs, I Watch.
L’organisation a, par conséquent, décidé de porter plainte contre Khemaies Jhinaoui, l’ambassadeur de Tunisie à Malte, Zied Bouzouita, et le fonctionnaire susmentionné, au vu de ce qui précède et du fait que sa correspondance à l’attention du ministère des Affaires étrangères pour avoir des précisions sur les dépassements mentionnés a été ignorée, précise encore le communiqué.
C. B. Y.
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