Le feuilleton de mauvais goût servi à tout un pays depuis l’avènement de l’actuelle législature parlementaire est sans précédent. Une ambiance délétère accentuée par la présidence catastrophique de l’institution parlementaire par le très clivant Rached Ghannouchi, une élection rendue possible par les députés de Qalb Tounes, le parti de Nabil Karoui. À l’heure où les appels se multiplient réclamant la dissolution de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour mettre fin à ce spectacle de grand guignol, Ghannouchi et Karoui redoutent ce spectre. Un vrai cauchemar pour eux. Mais une vraie délivrance pour les Tunisiens.
Par Imed Bahri
Le père spirituel de l’islamisme tunisien Rached Ghannouchi a accédé à la présidence de l’ARP par les voix du parti de Karoui. Il fut mal élu et sans ces voix, il n’aurait jamais pu accéder au perchoir ce qui nous aurait permis d’éviter la situation de tension extrême que vit incessamment l’ARP depuis des mois.
De ce fait, Karoui est responsable de la situation chaotique qui règne aujourd’hui au Palais du Bardo. Celui qui a trahi ses électeurs et les a sacrifiés sur l’autel de ses petits calculs personnels en intronisant Ghannouchi président de l’ARP, craint la dissolution, car il payera très cher sa trahison électorale et le fait d’avoir livré la présidence de l’Assemblée au père spirituel de l’islamisme tunisien, un chapitre déplorable dans l’histoire contemporaine de la Tunisie qui galvaudé l’Etat tunisien et affaibli par ricochet tout un pays.
Karoui et Qalb Tounes payeront pour toutes leurs tahisions
Karoui le payera d’autant plus cher qu’il ne pèsera plus rien, et lui et son parti, aujourd’hui satellite d’Ennahdha, seront balayés en cas de législatives anticipées. La punition des urnes sera sans appel pour cet homme qui a multiplié les mensonges, le trahisons et fait tant de mal à ce pays. Sans parler de ses dossiers judiciaires pour évasion fiscales, corruption financière et blanchiment d’argent actuellement examinés par le Pôle judiciaire et financier.
Quant à Rached Ghannouchi, qui n’a aucune expérience de l’Etat et qui a livré la gestion quotidienne de l’Assemblée à son proche, le très mesquin Habib Khedher, dont il a fait son grand chambellan, il fera son adieu à la présidence de l’ARP si la dissolution est actée.
Sa présidence entachée par une gestion chaotique, pendant laquelle les repris de justice et les fichés S ont fait du parlement leur manège, restera dans les annales comme une période noire.
Mettre fin au ménage maléfique Ghannouchi-Karoui
Ghannouchi qui sait que la motion visant à le destituer du perchoir n’a pas une grande chance pour aboutir redoute par contre la dissolution qui l’en éjectera à coup sûr. Et pour cause. De nouvelles élections pourront faire d’Ennahdha le second parti derrière le Parti destourien libre (PDL) d’Abir Moussi ce qui lui donne des sueurs froides. De plus, il ne trouvera plus un Karoui servile et sans scrupules pour le porter une seconde fois à la présidence de l’ARP, car ce dernier sera siphonné en cas de législatives anticipées.
Pour le calculateur Ghannouchi et le sulfureux Karoui, unis pour le meilleur et surtout pour le pire, mieux vaut que cette législature chaotique se poursuive, que les gouvernements faibles, anémiques et mort-nés se succèdent tous les cinq ou six mois durant cinq ans, que l’Etat continue de s’affaisser, que courir le risque de tout perdre avec une dissolution qui sonnera le glas de leurs frasques et les éclipsera.
Même si elle est redoutée par beaucoup d’observateurs et d’acteurs politiques, cette dissolution est vivement souhaitée par beaucoup de Tunisiens et de Tunisiennes, car elle débarrassera le pays de ce ménage maléfique Ghannouchi-Karoui, dont on n’a pas fini de souffrir les conséquences désastreuses, et pas seulement sur le parlement.
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