Dans un communiqué publié aujourd’hui, vendredi 24 juillet 2020, la Chambre syndicale de la parfumerie et des cosmétiques relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), alerte sur les difficultés du secteur et appelle à permettre et encourager la fabrication locale de l’alcool, par des opérateurs privés ou dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP). Nous reproduisons le communiqué ci-dessous…
Les opérateurs du secteur de la parfumerie et de la cosmétique lancent un cri d’alarme aux autorités publiques pour sauver les entreprises et les quelques 10000 salariés qu’elles emploient. Plusieurs problèmes menacent le secteur, dont les plus urgents, l’approvisionnement en alcool et la lourde pression fiscale.
En effet, toutes les entreprises industrielles sont en rupture de stock en matière d’alcool, produit de base essentiel pour leur activité; et ce depuis plusieurs semaines déjà, voire plusieurs mois pour certaines. L’Etat, seul fournisseur de ce produit, a clairement failli à ses engagements envers ses clients.
Les différents opérateurs ont supporté les injustices dans la distribution de cette substance pendant la période de confinement dans l’espoir d’un redressement après la fin de la pandémie; or la situation ne cesse de s’aggraver; les promesses n’ont jamais été tenues et les dates annoncées pour l’arrivée des quantités se décalent de semaine en semaine sans aucune visibilité. Les industriels agonisent et la situation au sein de la régie des alcools s’envenime de plus en plus.
Par ailleurs, le secteur subit une lourde pression fiscale. En plus du droit de douane et de la TVA, un droit de consommation de 25% frappe aussi bien les produits importés que ceux fabriqués localement et rend leurs prix inaccessibles pour les citoyens dont le pouvoir d’achat ne cesse de se dégrader.
En outre, et sans aucune raison convaincante, les industrielsde la parfumerie et de la cosmétiques ont exclus du bénéfice des dispositions de l’article 14 de la loi 2003-80 du 27/17/2003 qui accorde l’exonération du droit de douane sur les matières premières importés.
Les petites entreprises et les artisans du secteur n’ont pas les moyens financiers et logistiques pour importer par eux même les matières premières dont ils ont besoins et font recours aux commerçants. Ces derniers sont soumis à la plus forte taxation et aux plus dures procédures (contrôles techniques), cela se répercute sur le coût et affecte la compétitivité des petits opérateurs qui sont comme les autres opérateurs du secteur, confrontés à la concurrence rude de secteur informel et de la contrefaçon.
À cet effet, tous les opérateurs du secteur sollicitent l’intervention rapide des autorités publiques et plus précisément de messieurs le chef de gouvernement, le ministre de l’Industrie et le ministre des Finances, pour sauver le secteur de la parfumerie et des cosmétiques et nous demandons urgemment de :
1-supprimer le monopole de l’Etat pour la distribution de l’alcool,
2-d’autoriser l’importation et la commercialisation de l’alcool par les opérateurs privés,
3-de confier à la régie d’alcool un rôle de suivi, de contrôle et de recherche et développement ;
4-de permettre et encourager la fabrication locale de l’alcool, par des opérateurs privés ou dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP).
Cela permettrait d’atteindre les objectifs suivants : a-de nouvelles opportunités de création d’emplois; b-une économie de devises; la valorisation des excédents ou des déchets de certains produits agricoles comme les dattes, les pommes de terre, les figues…; c-la limitation de la dépendance de l’étranger surtout en période de crise comme c’est le cas actuellement avec le Covid
5-de supprimer le droit consommation, institué par la loi des finances pour la gestion 2018,
6-de faire bénéficier les industriels du secteur des dispositions de l’article 14 de la loi 2003-80 du 27 décembre 2003 comme c’est le cas pour tous les autres secteurs industriels.
7-d’exonérer du droit des douanes les produits dont l’utilisation ne peut être que comme matières premières, qu’ils soient importés par des industriels ou par des commerçants.
Source : communiqué.
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