Abir Moussi, présidente et députée du Parti destourien libre (PDL), assure que son bloc parlementaire votera la confiance au prochain gouvernement si celui-ci ne contiendra pas de «khwenjiya», par allusion aux islamistes d’Ennahdha.
Que Hichem Mechichi, chef du gouvernement désigné, opte pour une équipe indépendante ou partisane, cela importe peu pour l’avocate, du moment qu’aucun islamiste n’y figure.
Abir Moussi a, par ailleurs, indiqué que son parti ne fera pas, dans tous les cas, partie du prochain gouvernement, mais qu’il pourrait participer aux concertations officielles autour de sa formation, à condition, encore une fois, que les islamistes en soient mis à l’écart.
«Le chef du gouvernement désigné est indépendant, un homme de terrain et de direction et connaît les dossiers brûlants. S’il éloigne les islamistes et leurs bras du prochain gouvernement, il n’y aura aucun problème avec lui», a-t-elle développé.
Concernant la motion de retrait de confiance au président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi, Mme Moussi s’est plutôt montrée optimiste, affirmant que le nombre votes en faveur du retrait pourrait dépasser les 109 requis.
Elle a, dans le même contexte, assuré qu’il n’y aura pas de vide ou de poste vacant en cas de destitution de Ghannouchi, car sa vice-présidente, Samira Chaouachi, le remplacerait automatiquement, comme Abdelfattah Mourou a remplacé Mohamed Ennaceur, lorsque ce dernier a assuré l’intérim de la présidence de la république après le décès du président Béji Caïd Essebsi, le 25 juillet 2019.
Moussi est également revenue sur les accusations à son encontre, formulées notamment par le dirigeant d’Ennahdha et chef de son bloc parlementaire, Noureddine Bhiri, selon lesquelles elle et son parti sont financés par des pays du Golfe partageant son hostilité envers les Frères musulmans, à l’instar des Emirats arabes unis…
«Ennahdha aurait porté 200 plaintes contre moi s’il avait trouvé ne serait-ce que 100 millimes dans mon compte bancaire obtenu illégalement», a répliqué l’ancienne secrétaire générale adjointe chargée de la femme au sein du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD).
Elle aurait pu ajouter qu’en termes de financement des partis tunisiens par les pays du Golfe, Ennahdha est bien placé pour témoigner des financements qu’il reçoit lui-même du… Qatar, le grand argentier des mouvements islamistes dans le monde arabe.
C. B. Y.
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