Accueil » Racisme : Une institutrice s’acharne sur une élève noire

Racisme : Une institutrice s’acharne sur une élève noire

chokrane

Une institutrice de l’école Jomhouria 2 à El-Mnihla, gouvernorat de l’Ariana, a malmenée une élève noire et tenu des propos racistes humiliants à son égard.

Ce comportement inacceptable a été dénoncé, hier, par le pédopsychiatre Jebloun Moussadek qui a examiné la petite Chokrane Zouaghi, élève en 3e année de base (8 ans).

Dans un certificat médical adressé à la maîtresse, Mme Hadhrya, Dr Moussadek dénonce la discrimination et la violence subies par Chokrane. Il y précise que la «très respectueuse» institutrice a demandé à plusieurs reprises à la petite d’enlever ses chaussures et ses collants en classe, justifiant cela par une mauvaise odeur que l’écolière dégagerait.

«Mme Hadhrya, vous avez aussi, à plusieurs reprises, demandé à ouvrir les fenêtres de la salle de cours prétextant une odeur dégagée par la peau noire de Chokrane, qui aurait dérangé les autres élèves», a ajouté le médecin.

Ce comportement a bien évidemment eu une mauvaise influence sur les enfants et Chokrane est devenue la risée de l’école, victime de violences allant jusqu’à l’agression physique.

«L’élève a été parmi les premiers de la classe l’an dernier, avec une moyenne de 18/20. Ses résultats cette année, grâce aux efforts de Mme Hadhrya, vont faire une chute libre. Ne parlons pas du bien-être de la petite et des conséquences de telles violences, ainsi que l’exemple qui a été donné aux élèves», déplore docteur Jebloun Moussadek, ajoutant, en s’adressant à Mme Hadhrya : «Je vous prie de quitter immédiatement l’enseignement et de commencer une thérapie pour vous soigner de cette maladie, madame!».

On notera qu’en Tunisie, il n’existe pas de loi antiracisme. Beaucoup de Tunisiens, qui ont du mal à avouer leur racisme anti-noirs, utilisent facilement des expressions ségrégationnistes. Cela se ressent également dans les comportements sociaux, notamment les mariages mixtes entre blancs et noirs, qui sont des plus rares, ou la rareté des noirs sur la scène politique et médiatique tunisienne.

Y. N.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.

error: Contenu protégé !!