Comme prévu, la présidente du Parti destourien libre (PDL) et de son bloc parlementaire, Abir Moussi, a décliné l’invitation de Hichem Mechichi, chef du gouvernement désigné, pour participer aux concertations autour de la formation du prochain gouvernement. Et pour cause ! Le fait qu’Ennahdha participe aussi à ces concertations.
Dans un communiqué publié sur la page officielle du parti, Moussi a indiqué que le PDL ne peut accepter l’invitation de participer à des consultations auxquelles «les Frères musulmans» participent également, et qu’il ne soutiendra aucun processus gouvernemental les intégrant.
Elle a, par ailleurs, réaffirmé que le PDL n’est, dans tous les cas, pas concerné par des portefeuilles ministériels dans le prochain gouvernement, assurant toutefois que si celui-ci ne contiendra pas de Nahdhaouis, «ni leurs bras ni leurs sous-marins» (par allusion à la coalition Al-Karama et au parti Qalb Tounes), mais que des forces civiles, son mouvement y sera favorable et lui donnera sa confiance au Parlement.
Le PDL soutiendra également un éventuel gouvernement de compétences nationales totalement indépendantes des partis, selon le même communiqué. Et c’est la direction que semble vouloir emprunter M. Mechichi sous l’impulsion du président de la république Kaïs Saïed, lequel ne porte pas les partis en haute estime, c’est un euphémisme.
L’hostilité réciproque entre le PDL et Ennahdha ne date pas d’hier et le refus de Moussi de soutenir un gouvernement intégrant les islamistes était prévisible. Toutefois, ce qui est assez remarquable est que l’ex-RCDiste se contrefiche de tout le reste !
Ni le programme de M. Mechichi, ni ses projets futurs, ni sa vision économique ne semblent l’intéresser. Est-ce que l’intérêt du pays passe uniquement par la mise à l’écart d’Ennahdha ? Ou est-ce que seul l’intérêt du PDL qui compte aux yeux de la femme qui préside le parti favori pour les prochaines élections législatives ?
C. B. Y.
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