Jusqu’à présent les indicateurs de virulence du coronavirus en Tunisie sont plutôt rassurants, expliqués notamment par la jeunesse de la population contaminée. Cela est lié à l’été, non pas à la chaleur de cette saison mais plutôt au fait que les jeunes vivent à l’extérieur et ont un plus faible contact avec leurs parents ou grands-parents. Mais la rentrée approche et cela va bientôt changer.
Par Pr Faouzi Addad *
En effet, la fin des vacances signera le retour de tous les jeunes chez eux, sous le même toit que leurs parents, pour une durée de contact plus longue avec ces derniers, avec le risque de transmission plus élevée avec les personnes les plus fragiles.
Si on ajoute à cela la rentrée scolaire où la contamination de plusieurs enfants sera inévitable malgré les mesures sanitaires qui seront prises (comme cela a été le cas lors de la réouverture des frontières, le 27 juin dernier), ainsi que celle de patients ou de personnels soignants dans les hôpitaux ou dans les lieux de rassemblements, il y aurait autant de situations qui feraient que la Covid-19 toucherait plus sévèrement les sujets âgés et fragiles.
Ainsi, les principales mesures que chacun d’entre nous devra prendre viseront, surtout, à protéger nos parents et grands-parents. Il faut donc éviter, autant que faire se peut, les endroits clos, mal aérés et rassemblant un nombre important de personnes, veiller à ce que les mamies et les papys n’aillent pas chercher leurs petits-enfants à la sortie de l’école, se laver régulièrement les mains, surtout lorsqu’on rend visite aux parents et grands-parents, et limiter les sorties de ces derniers aux plus nécessaire et au plus urgent de leurs besoins.
Une maladie qui tue particulièrement le corps médical
En attendant d’en savoir davantage sur l’évolution de la pandémie de la Covid-19, n’oublions pas que c’est une maladie qui tue particulièrement le corps médical, le plus exposé à la contamination (72 médecins décédés en Algérie et plus d’une centaine en Egypte, paix à leurs âmes !). Cela exige de nous autres, professionnels de la santé, encore plus de vigilance et d’effort pour nous protéger nous-mêmes, afin de pouvoir protéger et soigner les autres.
Gardons toujours à l’esprit que, malgré les insuffisances de plus en plus criardes de notre système sanitaire, nous sommes capables de relever ce nouveau défi qui s’annonce difficile.
* Professeur en cardiologie.
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