Pour la millième fois, le président de la république Kaïs Saïed nous répète, au cas où on l’aurait mal entendu ou mal compris, «qu’il y a un seul chef d’Etat» en Tunisie et que le chef c’est lui. C’est vraiment maladif et… pitoyable.
Cette fois-ci, il l’a dit, hier, 22 septembre 2020, devant les diplomates lors de la conférence annuelle des ambassadeurs réunie pour la première fois de son histoire à la fin du mois de septembre (d’habitude elle se tient toujours fin juillet début août). Ce retard est du au flottement enregistré après le limogeage expéditif et brutal de l’ex-ministre des Affaires étrangères, Noureddine Erray, et des divergences entre le ministère de tutelle et la présidence de la république sur la nouvelle liste diplomatique, le Palais de Carthage voulant garder la main sur toutes les nominations.
Pourquoi M. Saïed sent-il le besoin de dire et redire que c’est lui le chef ? À notre connaissance, personne n’en doute, même si beaucoup considèrent que M. Saïed n’est pas à sa place au Palais de Carthage et que le costume de chef d’Etat est trop large pour lui. Mais à force de nous répéter qu’il est le chef, nous allons finir par en conclure que M. Saïed commence à en douter et tente de s’en convaincre lui-même. Auquel cas, on aurait de bonnes raisons d’avoir de sérieuses inquiétudes.
Imed Bahri
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