Néjib Chebbi était l’un des principaux leaders de l’opposition sous le régime de Ben Ali, mais il n’a pas réussi à s’imposer sur l’échiquier politique tunisien après la révolution de janvier 2011. Contrairement à Abir Moussi, l’une des figures de l’ancien régime, qui trône aujourd’hui en tête des sondages d’opinion. Dans un entretien aujourd’hui, à l’émission « Houna Shems », Chebbi parle de ses points d’accord et de divergence avec présidente du Parti destourien libre (PDL). Nous traduisons ici cette partie de l’entretien.
«Pour moi Abir Moussi fait partie de la mouvance centriste et sociale. Je n’ai pas de doute là-dessus. Malheureusement, Moussi a un problème avec la révolution et veut restaurer l’ancien régime dont elle ne cesse de faire l’éloge. Elle fait de l’ancien régime le fondement même de sa politique. Et l’un de ses objectifs consiste à se venger de la révolution. Et sur ces points-là, on ne peut pas être d’accord avec elle.
«Nous considérons, pour notre part, que la réconciliation nationale doit avoir lieu sur la base de la reconnaissance de tous les acquis des Tunisiens à toutes les périodes de leur histoire, y compris celle de l’ancien régime. Je suis parmi les premiers à souligner les réalisations de l’ancien président Zine El-Abidine Ben Ali, que Dieu ait son âme. Je considère aussi que la majorité des Destouriens ne sont pas concernés par la justice transitionnelle. Ceux qui en sont concernés, ce ne sont pas tous les hauts responsables de l’Etat sous l’ancien régime, mais un petit nombre d’entre eux qui se sont rendus responsables d’actes de répression, de torture ou de racket des Tunisiens. La réconciliation ne veut pas dire l’impunité. ces derniers doivent rendre des comptes avec une logique de dépassement et non de vengeance.
«Malheureusement, utiliser les failles de la justice transitionnelle pour s’attaquer à la révolution et ses acquis, et à leur tête la liberté, et essayer de constituer des forces appelant à revenir sur ce processus historique, c’est une voie dans laquelle nous ne pouvons pas nous engager et nous appelons Abir Moussi à prendre des positions plus favorables aux acquis de la révolution et qui acceptent l’évolution de l’histoire. La révolution tunisienne n’est pas un complot. Si elle opte pour cette position, je n’aurais plus aucun problème avec Abir Moussi.»
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