Alors qu’Abir Moussi, qui les combat pour leur idéologie islamiste et leur appartenance à l’organisation des Frères Musulmans, est insultée, injuriée et accusée de vouloir rétablir la dictature, Mohamed Ghariani, issu de la même famille destourienne qu’elle et qui s’est jeté dans leurs bras, est considéré comme «une compétence» par les dirigeants d’Ennahdha. Serait-il Henry Kessinger ou Mohamed Hassanein Haykel?
«Le mouvement Ennahdha considère Mohamed Ghariani comme une compétence, tout comme ceux qui ont travaillé dans les systèmes de Bourguiba et de Ben Ali. Ce sont des compétences politiques et administratives et il faut profiter de leur expérience pour le bien du pays», a déclaré Khalil Baroumi, le chargé de l’information au sein du mouvement Ennahdha, dans un entretien avec Shems FM, aujourd’hui, mardi 27 octobre 2020.
Il répondait ainsi à une question à propos de la nomination de Mohamed Ghariani comme conseiller de Rached Ghannouchi, président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et du mouvement Ennahdha. Et plaidait pour la réconciliation avec les figures de l’ancien régime…
Mohamed Ghariani, rappelons-le, était secrétaire général du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), et Abir Moussi secrétaire général adjoint du même parti, au moment de la chute de Ben Ali, le 14 janvier 2011, mais pour les islamistes, il y a des «destouriens halal», comme Mohamed Ghariani, qui ont viré de bord et retourné leur veste pour prendre langue avec les islamistes et se mettre à leur service, et des «destouriens haram», comme Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), qui est restée fidèle à ses engagements et à ses principes.
Imed Bahri
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