Le monde islamique est en colère contre la France, qui a annoncé son soutien entier à la liberté d’expression de ses citoyens, après la décapitation d’un enseignant ayant montré en classe des caricatures de Mohamed, prophète de l’islam. Les cheikhs de la mosquée Zitouna se sont, pour le part, inscrits dans la campagne de boycott des produits français.
Dans un communiqué rendu public hier, mercredi 28 octobre 2020, par l’agence turque Anadolu et la chaîne qatarienne Al Jazeera (comme un symbole), les cheikhs de la mosquée tunisienne ont appelé à «boycotter les produits français et les sociétés françaises jusqu’à ce que leur gouvernement présente des excuses pour ses offenses et ses attaques répétées contre les musulmans et leurs symboles religieux sacrés», tout en invitant les chefs des Etats arabes et musulmans à remplir «leur devoir à l’égard de leur Saint Prophète».
Sous prétexte de protéger ce qui est sacré pour eux, ils s’attaquent aux droits des autres et à leurs libertés. En l’occurrence, ils osent appeler à punir une nation qui a payé cher, à travers son histoire, les frais de cette mentalité moyenâgeuse pour s’en libérer.
Mais à travers l’histoire aussi, les fondamentalistes religieux se sont souvent illustrés par leur arriération, bêtises et bassesse morale, et les cheikhs de la Zitouna ne font, naturellement, pas l’exception.
Au lieu de condamner le terrorisme islamiste qui a conduit au meurtre de l’enseignant Samuel Paty, les Zitouniens dénoncent, maladroitement et dangereusement, le pays qui en a fait les frais.
Rappelons que l’Etat tunisien a lui aussi, très courageusement, succombé à cette campagne populiste, même s’il n’est pas allé jusqu’à l’appel au boycott.
C. B. Y.
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