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Tunisie : L’apport des migrants encore insuffisamment exploité

Selon le dernier rapport du Global Knowledge Program on Migration and Development (Knomad), relevant de la Banque mondiale, publié en ce mois d’octobre 2020, l’apport des migrants à leurs pays d’origine a constitué une bouffée d’air pour des économies nationales aux prises avec la crise de la pandémie de la Covid-19. Pour la Tunisie, cet apport est encore très insuffisamment exploité. 

Par Imed Bahri

Le rapport intitulé «Phase II Covid-19 Crisis Through a Migration Lens» (La crise de la Covid-19 à travers la loupe de la migration) indiue ue les envois de fonds des Tunisiens vivant à l’étranger à leur pays atteindra, cette année 2020 recevra en cette année, 1,7 milliard de dollars, loin derrière l’Egypte (24,4), le Liban (6,9), le Maroc (6,4), la Jordanie (3,9), le Yémen (3,8), Cisjordanie et Gaza (2,3).

Les envois des Tunisiens à l’étranger vont baisser de 4,5% cette année

En pourcentage du PIB, cela représente 4,5% pour la Tunisie (contre 36,3% pour le Liban, 19,1% pour le Yémen, 15% pour la Cisjordanie et Gaza, 9,2% pour la Jordanie, 6,7% pour l’Egypte, 5,7% pour le Maroc).

En 2020, les envois des nationaux vivant à l’étranger baisseront pour tous les pays arabes. La Tunisie devrait connaître la plus forte baisse (-15%), suivie de la Jordanie (-12%, de l’Égypte (-9%), du Liban (-7%) et du Maroc (-5%).

Face au recul des investissements directs étrangers (IDE), la hausse des envois de fonds des 10% de Tunisiens vivant à l’étranger pourrait constituer une bouffée d’air pour une économie dont tous les clignotants sont au rouge. Pour renforcer la solidarité des émigrés et expatriés avec leur pays sinistré par la Covid-19, il y a lieu de soutenir les envois de fonds par des mesures incitatives, fiscales, monétaires et autres.

Renforcer l’attractivité de l’épargne et de l’investissement

«Dans le contexte de la crise budgétaire actuelle, la Tunisie peut lancer une politique visant à renforcer l’attractivité de l’épargne et de l’investissement en provenance de sa diaspora à l’étranger», commente un économiste, et d’ajouter : «C’est là un serpent de mer dont tout le monde parle depuis de nombreuses années, mais dont attend toujours l’avènement».

 «Pour la Tunisie, les mandats en devises et les biens ramenés par les émigrés pendant les vacances pourraient représenter pour la Tunisie l’équivalent de 9% du PIB, contre 4,5% actuellement. C’est là une manne non-exploitée par les politiques publiques», conclut notre économiste.

Lire le rapport en anglais.

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