Alors que la Tunisie connaît l’une des plus grandes crises économiques de son histoire et que certains observateurs commencent déjà à évoquer le scénario grec, Ali Koôli, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’investissement, estime que la faillite de l’Etat est inenvisageable.
Intervenu ce matin du mercredi 4 novembre 2020, sur Shems FM, M. Koôli a, par ailleurs, appelé, dans le même contexte, à «cesser d’alimenter la peur des Tunisiens».
Concernant le projet de loi de finances 2021, Koôli a indiqué que les concertations – entre le gouvernement et l’Assemblée des représentants du peuple – autour de ce projet n’avaient pas encore commencé, tout en affichant de l’optimisme quant à l’issue de ces discussions lorsqu’elles auront lieu, et ce, malgré les critiques exprimées par certains membres de la Commission parlementaire des finances, à l’instar de son président, Haykel Mekki.
Le ministre a, d’un autre côté, précisé que le gouvernement s’oriente vers la réduction des impôts dans l’amendement du projet de loi de finances pour l’année 2020, ainsi que dans celui de 2021, estimant que «les impôts et obligations pesant actuellement sur les personnes et les entreprises ont atteint un niveau trop élevé». Et d’ajouter que cela n’empêchera pas quelques ajustements fiscaux sur certains secteurs. Il fait sans doute allusion aux sociétés totalement exportatrices ou offshore dont le taux d’imposition va passer de 13% à 18%, selon le projet de loi de finances 2021.
Sur un autre plan, le ministre a fait savoir que le gouvernement a réussi à garantir le paiement des salaires des fonctionnaires pour le mois d’octobre 2020, «à temps et sans retard», et qu’il «travaille jour et nuit» pour garantir les salaires des mois à venir, laissant entendre que les salaires des deux derniers mois de l’année (novembre et décembre) sont encore à trouver.
D’où la pression exercée actuellement sur la Banque centrale de Tunisie (BCT) et son gouverneur Marouane Abassi pour qu’ils acceptent le financement le budget de l’Etat, au risque de provoquer la raréfaction des liquidités sur le marché financier, d’aggraver le taux d’inflation, déjà élevé, et de ralentir encore davantage l’investissement.
Ce sujet a d’ailleurs été au centre de la rencontre hier à la Kasbah entre le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, et le gouverneur de la BCT, Marouane Abassi.
C. B. Y.
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