Face à la hausse des flux de la migration clandestine des Tunisiens vers l’Italie, l’Etat transalpin a mis en place, en accord avec le gouvernement tunisien, des navires et avion en dehors de ses zones terrestres et maritimes, dans le but de repérer les bateaux des voyageurs clandestins et d’en alerter les autorités tunisiennes afin qu’elles puissent empêcher ces tentatives de migration illégale.
C’est ce qu’a annoncé la ministre de l’Intérieur italienne, Luciana Lamorgese, hier, mercredi 11 novembre 2020, lors d’un entretien accordé au journal italien “Il Giornale”.
Le ministre a, par ailleurs, nié que cette décision constituait un blocus maritime, car si elle l’était, elle serait considérée comme un acte de guerre.
D’autre part, elle a souligné que les flux migratoires clandestins ont quelque peu diminué ces derniers jours, ajoutant que la «grave crise économique, politique et sociale» que connaît actuellement la Tunisie a influé sur l’Italie, qui a traversé une période difficile en conséquence.
La ministre a, d’autre part, estimé que la migration clandestine des Tunisiens vers l’Italie était injustifiable étant donné que la Tunisie est un pays sécuritaire.
Mme Lamorgese a, sur un autre plan, signalé que l’Italie avait mis en place 1.425 centres pour l’accueil des migrants clandestins en attente d’expulsion vers leur pays d’origine, regrettant le fait que plus de la moitié de ceux-ci ont été détruits par les migrants pour les rendre inutilisables.
Elle pense, par ailleurs, qu’il est nécessaire, pour lutter contre la migration clandestine, de mettre en place des canaux de migration régulière, en accordant des permis de séjour temporaires d’une durée de 6 mois aux immigrés souhaitant travailler dans la récolte des cultures agricoles.
Dans le même contexte, elle a souligné la nécessité d’assurer la sécurité sanitaire des régions, notant à cet égard l’attribution des navires de quarantaine.
Rappelons que le 27 juillet dernier, le président tunisien, Kaïs Saïed, avait reçu Luciana Lamorgese au Palais de Carthage, en présence des ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères tunisiens de l’époque, Hichem Mechichi et Selma Ennaifer, et de l’ambassadeur italien en Tunisie, Lorenzo Fanara. La responsable italienne était en effet venue alerter les autorités tunisiennes de l’intensification des flux de migration clandestine en provenance des côtes tunisiennes et examiner les moyens de renforcer le contrôle de ces flux.
C. B. Y.
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