Avec son dernier rapport, la Cour des comptes a ravivé les débats concernant les affaires de financement illégal lors des campagnes relatives aux élections présidentielle et législatives de 2019, dont les principaux suspects sont le parti Ennahdha, le président de Qalb Tounes, Nabil Karoui, et la fondatrice de 3ich Tounsi, Olfa Tarrès. Mais il ne faut pas trop s’emballer, selon Mohamed Abbou, qui rappelle que son parti, Attayar, avait porté plainte contre ces trois parties depuis plus de 13 mois, et que la justice tunisienne est encore au stade de… l’enquête préliminaire.
«Pour que les Tunisiens ne soient pas dupés pour la millionième fois, avec de faux espoirs, dix ans après la révolution… [sachez qu’]une enquête préliminaire de la plainte [déposée le 3 octobre 2019] a été autorisée le lendemain… Une rapidité louable pour une raison qui n’est pas louable, la raison politique. Vous verrez que par la suite, dans d’autres circonstances, c’est cette même raison politique qui a retardé l’examen de l’affaire», a écrit, sur Facebook, l’ancien ministre l’ancien ministre d’État chargé de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, dans le gouvernement d’Elyes Fakhfakh.
Et d’ajouter que le procureur de la république a reçu les résultats de l’enquête préliminaire le 28 octobre 2019 et que depuis, aucune décision n’a encore été prise ! «Cela fait donc près de 13 mois que l’on est au stade de l’enquête préliminaire sans qu’une enquête réelle ne soit ouverte», a-t-il déploré.
L’ancien secrétaire général d’Attayar a, dans le même ordre d’idées, rappelé que selon l’article 28 du code des procédures pénales, le procureur de la république doit, en cas de crime, aviser immédiatement le procureur général de la république et demander, sans délai, au juge d’instruction de procéder à une enquête légale. Chose qui n’a pas été faite.
C. B. Y.
Donnez votre avis