Le chiffre avancé par le ministre de la Santé publique, Faouzi Mehdi, la semaine dernière, selon lequel 30% des Tunisiens auraient contracté la Covid-19 d’après un sondage mené par une entreprise spécialisée, est faux et émane d’une mauvaise compréhension dudit sondage…
Intervenu sur Mosaïque FM, le directeur de la société Eshmoun clinical research, Chokri Jeribi, a expliqué que le sondage dont a parlé le ministre, et qui a été mené par sa société en coopération avec Emrhod Consulting, n’a pas conclu que 30% des Tunisiens ont contracté le coronavirus, mais que «11% des Tunisiens ont effectué des tests de dépistage et que 30% d’entre eux se sont avérés positifs» !
Cela change donc tout, et signifie que non seulement le chiffre donné par le ministre n’a aucun fondement, mais qu’en plus, le sondage en question n’a nullement pour objectif de déterminer le nombre des Tunisiens ayant contracté le virus dans l’absolu (en dehors de ceux qui ont effectué le test).
Notons que ce n’est pas la première fois que des responsables gouvernementaux donnent de fausses informations en relation avec le coronavirus en Tunisie depuis le début de la crise sanitaire.
Nissaf Ben Alaya, porte parole du ministère de la Santé, avait assuré, il y a quelques mois, qu’en Tunisie 80% des patients de la Covid-19 sont asymptomatiques. Finalement, il s’est avéré que son chiffre (clairement illogique) était erroné. Il incluait, probablement, ceux dont le résultat du test est apparu avant qu’ils ne présentent des symptômes, et ne prenait donc pas en considération la période d’incubation du virus.
Il y a un mois, le directeur de la santé préventive à la direction régionale de la santé à l’Ariana avait également donné une information flagramment erronée, selon laquelle le taux de contamination dans la région est de 98%. Sa direction a précisé, par la suite, que 98% est la proportion des contamination locales (contre 2% importées).
C’est dommage que nos responsables se permettent de donner des informations aussi extravagantes sans prendre la peine de s’assurer au préalable de leur véracité, prenant ainsi le risque d’induire l’opinion publique en erreur et de se décrédibiliser.
Cherif Ben Younès
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