Hedi Majdoub.
Certains ministres nommés à la faveur du dernier remaniement ministériel ont suscité des suspicions et des controverses.
La polémique a touché, surtout, les nouveaux membres du gouvernement Habib Essid supposés être proches d’Ennahdha, dont ceux nommés à la tête des ministères de souveraineté de l’Intérieur et de la Justice.
Hédi Majdoub, nouveau ministre de l’Intérieur, est considéré comme un homme d’Ennahdha pour avoir servi sous les ordres d’Ali Larayedh, secrétaire général du parti islamiste, lorsque ce dernier était à la tête du même ministère. D’autres estiment que ce commis de l’Etat a été nommé par Habib Essid, pour avoir collaboré avec lui en 2011, dans le même ministère.
Pour Omar Mansour, nouveau ministre de la Justice, les controverses sont plus profondes. Bien avant sa nomination, on le présentait comme un candidat d’Ennahdha. Ses détracteurs soutiennent qu’il a été propulsé à ce poste pour permettre aux hommes de Rached Ghannouchi de mettre la main sur le secteur, fort sensible, de la magistrature.
D’autres témoignages considèrent M. Mansour comme étant un juge et un commis de l’Etat, compétent et respecté aussi bien lorsqu’il était magistrat que lors de son passage à la tête du gouvernorat de l’Ariana, où il a fait l’unanimité ou presque, pour son «efficacité, sa rigueur et sa droiture».
Son plus redoutable détracteur, l’avocat Abderraouf Ayadi, accuse le nouveau ministre, dans un post publié sur son compte de Facebook, d’être «un magistrat à la solde du régime de Ben Ali». Il rappelle «sa manière d’instruire des affaires telles celle du fameux yacht volé par Imed Trabelsi», le neveu de Leila Trabelsi, épouse de l’ancien dictateur Ben Ali, ou «les plaintes pour torture qu’il parvenait à conduire selon les desiderata du régime dictatorial» (sic!).
Pour l’instant, les intéressés comme le chef du gouvernement gardent un silence assourdissant.
Noureddine H.
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