Le dirigeant au sein d’Ennahdha, Imed Hammami, a estimé, ce mercredi 17 mars 2021, que les députés de la coalition Al-Karama, qui sont allés défier les forces de l’ordre à l’aéroport de Tunis-Carthage pour tenter de les obliger à permettre à une femme fichée S17 de voyager, avaient dépassé toutes les bornes.
«Ce qui se qui se passe à l’Assemblée [par les députés du PDL] est honteux, mais ce qui est arrivé à l’aéroport est encore plus grave. C’était inimaginable», s’est-il alarmé au micro de «Midi show», sur Mosaïque FM.
Pour Hammami, les agissements de la coalition de l’extrême droite rappellent ceux des ligues de protection de la révolution et d’Ansar Al-Charia en 2012 et 2013, dissoutes respectivement à cause de leur violence et activités terroristes.
Il a par ailleurs adressé un message implicite aux autres dirigeants de son parti pour ne pas reproduire les erreurs du passé en tolérant ce genre de pratiques.
«On a commis des erreurs dans le passé et c’est normal de se tromper. Mais ceux qui refont les mêmes erreurs feraient mieux de changer de métier», a-t-il ajouté dans le même contexte.
Rappelons qu’Al-Karama est l’un des «satellites» d’Ennahdha à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), notamment du fait de la proximité idéologique des deux parties islamistes. Néanmoins, certains dirigeants nahdhaouis apprécient peu le banditisme des députés d’Al-Karama et c’est notamment le cas de Hammami.
En revanche, le clan influent d’Ennahdha, celui du président du parti, Rached Ghannouchi, du président de son bloc parlementaire, Noureddine Bhiri, et du président du conseil de la Choura, Abdelkarim Harouni, entretient, au contraire, des rapports harmonieux avec les membres d’Al-Karama, leur «pare-chocs» comme la surnomment les Tunisiens.
C. B. Y.
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