A l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, l’Observatoire tunisien de l’économie et l’Observatoire tunisien de l’eau organisent une série de séminaires en directe et en ligne (à distance) afin d’aviver le débat sur la question de l’eau qui est désormais plus que jamais d’actualité.
Selon la Déclaration universelle des droits de l’Homme, le droit d’accès à l’eau et à l’assainissement figure parmi les fondements de la dignité humaine et est un droit à une vie décente.
Cependant, malgré le fait que la Tunisie ait reconnu, depuis l’année 2014, le droit à l’eau comme étant un droit constitutionnel garanti pour tous les Tunisiens, on signale actuellement de multiples menaces à la jouissance des citoyens de leurs droits à l’accès à l’eau potable de qualité conforme aux normes, en quantité suffisante et de façon régulière, ce qui a abouti, à l’échelle nationale, à une hausse du rythme des mouvements sociaux revendiquant l’accès à l’eau et à l’assainissement.
Par ailleurs, la multiplicité des intervenants, la divergence des décisions et l’adoption d’un modèle de gestion des ressources en eau basé sur l’offre conférant à l’eau un caractère lucratif, ont abouti à l’échec de la politique adoptée par l’État tunisien et l’inadaptation des cadres juridique et institutionnel instaurés depuis les années 70.
Ainsi, sans un effort de gestion durable, ces ressources fragiles et menacées risquent de devenir un frein conséquent au développement, empêchant la jouissance des individus de leur droit les plus essentiel et légitime à l’eau.
De plus, les effets du changement climatique (baisse de la pluviométrie, sécheresse, etc.) aggravent d’ores et déjà la situation hydrique tunisienne, et nécessitent dès à présent des efforts d’adaptation pour répondre à la menace de la raréfaction des ressources
Conscients que les problèmes liés à l’eau sont préjudiciables au développement de la Tunisie et qu’il est urgent de passer à de nouvelles formes de gestion de l’eau, l’Observatoire tunisien de l’eau (Nomad 08), l’Observatoire tunisien de l’économie ainsi qu’un ensemble d’associations et d’experts, ont lancé, en 2019, une initiative législative sous la forme d’une proposition de loi d’un Code citoyen de l’eau en vue d’amortir les dangers causés par l’application du code.
Le programme commence le 23 mars 2021, à 8 heures, avec un webinaire sur le thème : «Le cadre juridique du secteur de l’eau en Tunisie : la situation et les perspectives» (inscription). Modéré par Alaa Marzougui, le webinaire comprend les interventions de Imen Louati, chercheure à l’Observatoire tunisien de l’économie, qui parlera du partenariat public privé dans le domaine de l’eau; Houcine Rhili, expert en eau et en développement durable, qui intervient au sujet des cadres législatif et juridique du secteur de l’eau en Tunisie; Hamza Elfil, professeur, docteur et ingénieur, président du laboratoire Desalination & Natural Water Treatment (LabTEN) – Center of Water Researches and Technologies, qui interviendra sur l’article 64 du Code des eaux
Le second webinaire, modéré par Imen Louati, chercheure à l’Observatoire tunisien de l’économie, est prévu le 27 mars 2021 et portera sur le thème : «Empreinte eau : définition et applications» (inscription), avec la participation de Lamia Ghezal, professeure universitaire, qui interviendra sur l’empreinte eau en général; Mouna Helali, ingénieure agro-économiste et chercheur à l’Observatoire tunisien de l’eau, qui parlera des «limites d’une politique de sécurité alimentaire : le cas de la filière céréalière»; Zoé Vernin, analyste à l’Observatoire tunisien de l’économie, qui interviendra sur «l’exportation des dattes et le coût hydrique des devises : des politiques agricoles qui vouent la région de Kébili à la pénurie».
Enfin, le 2 avril 2021, un 3e webinaire portera sur le thème : «Le principe du pollueur payeur» (inscription), dont les noms des participants seront communiqués ultérieurement.
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