La nomination du magistrat Imed Ben Taleb à la tête de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc) a été fortement condamnée par l’organisation I Watch, qui la considère comme étant «douteuse». Et pour cause !
I Watch a rappelé, via un communiqué publié le jour même du limogeage de Imed Boukhris et de la nomination de Ben Taleb, soit hier, lundi 7 juin 2021, qu’elle avait porté plainte contre ce juge pour atteinte à l’administration, couverture d’infractions à la loi et violation des procédures et dispositions en vigueur.
L’organisation non gouvernementale assure, en effet, que lorsqu’il était président de la commission nationale de confiscation, Ben Taleb avait servi les intérêts de l’homme d’affaires controversé Marouane Mabrouk, en tentant de restituer ses biens confisqués en Tunisie malgré une décision judiciaire définitive les déclarant comme étant une propriété à l’État tunisien.
«En plus de ce qui précède, I Watch note la relation de parenté entre Imad ben Taleb et le ministre de l’Intérieur proposé et actuel secrétaire du gouvernement, Walid Dhahbi, ce qui pourrait ouvrir la porte à un conflit d’intérêts entre eux et confirme la tentative de voler cet organisme et contrôler ses décisions», lit-on encore dans le communiqué.
I Watch a, par ailleurs, exprimé son regret de constater que le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, insiste à désigner des personnalités suspectes à des postes sensibles de l’État pour servir ses intérêts et ceux de ses partenaires, l’appelant à renoncer à la nomination de Ben Taleb à la tête de l’Incucc.
L’organisation a, également, appelé l’Assemblée des représentants du peuple à accélérer l’élection des membres de l’instance constitutionnelle de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, «afin de mettre un terme à l’ingérence flagrante dans l’indépendance et l’intégrité des travaux de l’organe actuel, qui s’est poursuivie au cours des années passées».
C. B. Y.
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