Le drame de la Tunisie d’aujourd’hui réside dans le décalage flagrant existant entre l’inaptitude et l’imposture de ses responsables politiques, membres du gouvernement et députés, et les besoins des citoyens en dirigeants compétents, courageux et dignes de hautes missions nationales pour faire face à cette douloureuse épreuve qu’est la pandémie de Covid-19 sur fond de sinistrose économique, de chômage, de sous-développement régional et de violences sociales.
Par Zohra Ladgham *
Détendu, souriant, heureux et pleinement satisfait de ses réalisations concernant une radio dont il était l’invité choyé, c’est ainsi que s’est présenté sur Shems FM, le 22 juin 2021, Hichem Mechichi, le chef de gouvernement d’un pays dont au moins 5 gouvernorats sur 24 sont profondément sinistrés par une hécatombe humaine et une infrastructure de santé digne du début du 20e siècle subissant une pandémie galopante hors contrôle et le reste largement atteints.
Des dirigeants incompétents et vaniteux
Quant aux députés élus des régions hautement sinistrées et livrées à elles mêmes, invités sur Mosaïque FM, ils étaient pimpants de vanité, chacun y est allé de son égo énumérant ses exploits du jour dans sa région. Ils y ont accouru la veille pour constater que les conditions de santé sont désastreuses et ont dûment présenté leurs condoléances aux familles endeuillées.
Chef de gouvernement et élus des régions vivent-ils vraiment dans le même pays que le reste de la population ?
L’un, désigné par le plus grand des hasards mais remarquablement attaché aux honneurs de son rang et responsabilités, court la province pour ouvrir les cérémonies et foires multiples et prend des avions en héros national pour rencontrer les hauts dignitaires de l’OMS et négocier la quantité de vaccins que son ministre de la Santé aurait pu mener.
Peuple désespéré cherche dirigeants responsables
Les autres, élus par le peuple, mandatés par leurs régions pour porter et trouver des issues à leurs besoins et priorités économiques et sociales passent le clair de leurs temps à échafauder des tactiques politiciennes pour assurer leur survie politique.
Le décalage est flagrant entre l’inaptitude et l’imposture de cet «aréopage» hybride de 3e catégorie et le besoin du pays en dirigeants et élus responsables, compétents, courageux et dignes de hautes missions nationales pour faire face à cette douloureuse épreuve nationale qu’est cette pandémie sur fond de sinistrose économique, chômage, sous-développement régional et violences sociales.
Non seulement, nous n’avons pas les mêmes valeurs, mais pire encore, nous ne sommes vraisemblablement pas issus du même pays.
* Ancien ambassadeur.
** Le titre et les intertitres sont de la rédaction.
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