La sécurité alimentaire des Tunisiens est en danger, car elle est aujourd’hui sérieusement menacée, a déclaré Maidani Dhaoui, dirigeant du Syndicat national des agriculteurs (Synagri), en avertissant contre l’atteinte du stade de la famine.
Dans une interview accordée à l’émission Shems Maak, mardi 30 août 2022, Maidani Dhaoui a critiqué vivement l’absence de toute stratégie liée à l’alimentation et de toute solution proactive pour garantir la sécurité alimentaire des Tunisiens : «Ils créent les conditions de la famine dans le pays», a-t-il lancé, par allusion aux autorités publiques.
M. Dhaoui a parlé des perturbations dans le système de production, de l’augmentation des prix des aliments pour animaux et de la diminution du stock de lait à 20 millions de litres, à un moment où le taux de consommation quotidienne est d’un million et demi de litres.
Le responsable syndical a révélé que le cheptel est estimé à 400 000 vaches, mais que 35% de ce cheptel pourraient être perdus, soit par la contrebande, soit par la vente en raison de l’incapacité de l’éleveur à subvenir aux besoins de ses bêtes, étant donné les prix élevés des aliments pour animaux, en grande partie importés en devises fortes.
Le responsable du Synagri estime aussi que la pénurie de beurre sur le marché est un signe dangereux, qui doit nous interpeller et sonner l’alarme.
Maidani Dhaoui a réitéré, à ce propos, la nécessité d’augmenter le prix du litre de lait, d’autant plus que le coût d’un litre est estimé à 1 600 millimes, alors qu’il est vendu à 1 140 millimes. Cette augmentation incitera les éleveurs à garder leurs cheptels.
I. B.
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