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Qui est Ifhat Smith, qui signe tous les documents de lobbying d’Ennahdha ?

Ifhat Smith, qui a signé, le 29 juillet 2021, le dernier contrat de lobbying au profit du parti islamiste tunisien Ennahdha avec l’agence internationale BCW LLC, est une activiste islamiste basée à Londres. Quelles sont les liens entre cette Britannique d’origine pakistanaise et le parti islamiste tunisien ?

Par Imed Bahri

Dans son communiqué publié hier, 6 août, à la suite de la révélation de cette nouvelle affaire de financement étranger de ses activités, interdit par la loi tunisienne sur les partis, Ennahdha précise qu’il n’a pas signé de contrat avec une entité à l’étranger ni n’a transféré de fonds à l’étranger, ajoutant – en se payant au passage la tête de 12 millions de Tunisiens –, qu’il respecte la loi tunisienne.

Cependant, Ifhat Smith a été présentée, dans les documents officiels relatifs au contrat en question, comme la représentante légale et/ou encore comme la directrice de «Ennahdha Party Diaspora Group» (sic!). A-t-elle usurpé l’identité d’un dirigeant d’Ennahdha ou a-t-elle utilisé frauduleusement le nom du parti islamiste tunisien… pour l’impliquer dans cette affaire ?

Avec ces chers islamistes, on peut imaginer toutes les fables possibles et imaginables pour justifier l’injustifiable. Mais, si c’était le cas, et si Mme Smith était une usurpatrice, pourquoi Ennahdha, qui a pignon sur rue à Londres, ne dépose-t-il pas une plainte à son encontre auprès des tribunaux britanniques ? Cela permettra de clarifier beaucoup de choses que, peut-être, Ennahdha voudrait laisser dans l’ombre, car une trop grande lumière pourrait ouvrir les yeux des enquêteurs de la Perfide Albion sur les mouvements d’argent (pas toujours halal) de l’Internationale islamiste.

Une propagandiste islamiste au-dessus de tout soupçon

Mais revenons à Ifhat Smith, qui est-elle ? C’est une dame très active dans les milieux islamistes londoniens, capitale internationale des Frères Musulmans, mais elle reste toutefois discrète et peu médiatisée. On a parlé d’elle une seule fois lorsque son fils a été victime de discrimination à l’école. Elle exploita à fond cette affaire en jouant la carte des musulmans stigmatisés. La victimisation, les islamistes savent en tirer le meilleur profit. C’était 2016. Mme Smith a porté plainte contre The Sunday Telegraph pour diffamation et a eu gain de cause. Le célèbre journal lui a payé des dédommagements et lui a même présenté des excuses dans ses pages. The Guardian lui a alors consacré un long article, Sky News un reportage, et elle eut son heure de gloire médiatique.

Par ailleurs, le cabinet d’avocats qui a défendu Mme Smith dans cette affaire s’appelle Carter-Ruck à Londres. Il compte parmi ses clients l’État du Qatar et Rached Ghannouchi, simple coïncidence sans doute, le Qatar étant, comme par hasard, l’un des principaux bailleurs de fonds de l’Organisation internationale des Frères musulmans. Suivez mon regard !

C’est, on l’imagine, ce profil inattendu (Mme Smith n’est pas du tout tunisienne et est plutôt discrète) qui a amené l’«Organisation» (appelons-là ainsi) à la choisir, elle et non quelqu’un d’autre, pour la signature des fameux contrats de lobbying d’Ennahdha avec l’agence Burson-Marsteller devenue Burson Cohn & Wolfe (BCW) après avoir fusionné avec Cohn & Wolfe. Et cela depuis 2014, date du premier contrat du genre.

Les relais de la propagande nahdhaoui au Londonistan

On constatera aussi, au passage, que le profil Twitter de Ifhat Smith après le jeudi 29 juillet, date de signature du contrat de lobbying, ne partageait plus de contenu lié à la Tunisie. Mais avant cette date, il partageait toute la propagande islamiste et gauchiste qui voulait convaincre le public anglo-saxon que ce qui s’est passé en Tunisie, le 25 juillet, était un coup d’Etat. Mme Smith partageait aussi les tweet d’Intissar Kherigi, la fille de Rached Ghannouchi, et d’Ennahdha Party (en anglais). Simple coïncidence aussi !

Il faut dire que la solidarité des Frères musulmans avec Ennahdha est très forte (le parti islamiste tunisien étant leur seule filiale ayant accédé au pouvoir et l’ayant gardé jusque-là, une sorte de vitrine ou de feuille de vigne); et Rached Ghannouchi, l’ancien exilé d’Ealing Broadway, connaît tout le monde dans le Londonistan, la capitale mondiale des islamistes, et cela va de l’actuel guide des Frères Musulmans, le richissime Ibrahim Mounir, à la très active Ifhat Smith *.

* Cet article a puisé dans des éléments d’enquête publiés par le blogueur Nadim M.

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