Chez Walid Jalled, comme chez ces politiciens danseurs du ventre que nous a infligé la loi électorale basée sur le scrutin proportionnel, la politique n’est pas une affaire d’idées, de programmes et d’écoute des préoccupations du peuple, mais elle tourne exclusivement autour de l’ego surdimensionné: «Tu m’invites, je suis ton ami; tu ne m’invites pas, je deviens ton ennemi !».
Le 11 février dernier Kaïs Saïed avait invité au Palais de Carthage un groupe de députés pour parler de la crise qui l’opposait à l’exécutif de l’époque suite à son refus de la prestation de serment des ministres suite au remaniement effectué par l’ex-chef du gouvernement Hichem Mechichi. Pour Tahya Tounes, Mustapha Ben Ahmed et Marouane Felfel ont été invités mais pas Walid Jalled. Et depuis cette date, Jalled, qui défendait Saïed, s’est retourné complètement contre lui et ne rate plus une occasion pour l’attaquer.
Il s’agit là d’un volte-face à 180 degrés, car le même Jalled, qui défendait avec hargne Saïed, devint son opposant avec la même hargne. Pire, depuis cette date, il a renoué avec Nessma TV, dont il critiquait jadis le patron Nabil Karoui (incarcéré en Algérie où il s’était enfui avec son frère et associé Ghazi, les deux étant poursuivis en justice en Tunisie pour évasion fiscale, corruption financière et blanchiment d’argent), et il a commencé à se rendre régulièrement sur les plateaux exclusivement consacrés au «Saïed bashing» dont cette chaîne illégale s’était fait une spécialité.
Bien entendu, après son retour sur les plateaux de Nessma, il n’a plus jamais critiqué Karoui, ce qu’il faisait avant le 11 février. Et depuis les annonces faites mercredi 22 septembre courant par le président de la république, Jalled ne cesse de tacler Saïed et à chaque fois Nessma reprend ses statuts hostile au locataire du Palais de Carthage et les publie (voir les deux captures d’écran ci-dessous).
Chez Jalled, comme chez ces politiciens danseurs du ventre que nous a infligé la loi électorale basée sur le scrutin proportionnel, la politique n’est pas une affaire d’idées, de programmes et d’écoute des préoccupations du peuple, mais elle tourne exclusivement autour de l’ego surdimensionné: «Tu m’invites, je suis ton ami; tu ne m’invites pas, je deviens ton ennemi !». Comparer cette scène politique versatile et irresponsable à une cour de jardin d’enfants c’est faire offense aux… enfants.
I. B.
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